Sénégal-prévention de la variole du singe : les actions de surveillance se multiplient

Après la déclaration de cas de variole du Singe en République Démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire, le Sénégal renforce la surveillance sur tout le territoire national terrestre, aérien et maritime. Les stratégies de surveillance ont  été mis à jour et renforcés.  

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement déclaré la variole du singe comme une urgence de santé publique mondiale depuis le 14 août dernier. Une situation qui survient après la flambée des cas dans certains pays de l’Afrique comme en RDC qui concentre 96% des cas et 97% des décès à l’échelle du continent selon l’Oms.  Et de demander à tous les pays de l’Oms de renforcer les mesures de surveillance épidémiologique en fonction de l’évolution de cette maladie. Au Sénégal, les services du ministère de la Santé et de l’action sociale ont réactivité toutes les dispositions de surveillance existantes sur le territoire national, terrestre, aérien et maritime pour faire face à l’épidémie. Les autorités malgré le non-enregistrement de cas depuis cette annonce renforcent les visites et les réunions afin d’harmoniser les actions. Et c’est dans ce cadre qu’entrent les visites d’évaluation des dispositifs de surveillance sanitaire contre la variole du singe (Mpox) aux points d’entrée stratégiques dont l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et le Port autonome de Dakar (PAD) par le directeur général de la santé publique, Dr Ousmane Cissé, la semaine dernière. Dans le cadre du personnel soignant, une mise à niveau est faite pour la reconnaissance des maladies afin de faciliter la prise en charge. Une démarche qui a conduit à une déclaration d’une dizaine de cas suspects, revenus après analyses négatives selon toujours les services du ministère de la Santé et de l’action sociale.

Le Sénégal, un champion dans la gestion des épidémies  

Le Sénégal a montré à plusieurs reprises sa capacité à faire face aux épidémies déclarées dans le pays. Son système d’alerte a été testé lors de la pandémie de l’Ébola où le Sénégal avait enregistré un cas, puis pendant la Covid 19. Aujourd’hui, ces mêmes stratégies sont adoptées avec un accent particulier sur la surveillance. Cependant, la communication ne suit pas. Aujourd’hui, ils sont nombreux, les Sénégalais qui ne connaissent pas ladite maladie et comment s’y prendre ou qui ignorent l’existence de cette épidémie et les mesures prises par le gouvernement sénégalais pour faire face. Même si Dr Cissé s’est déclaré satisfait du niveau d’opérationnalité des unités de coordination lors de ses visites, la population  demeure partiellement ignorante de ces mesures.

 La variole du singe, une zoonose de plus  

Selon l’Institut Pasteur, la maladie causée par ce virus porte le même nom, Mpox (anciennement appelée variole de singe ou monkeypox), et se présente comme une forme atténuée de la variole humaine, avec des symptômes moins graves et une létalité plus faible, à savoir le nombre de morts sur le nombre de personnes atteintes. L’infection virale peut ainsi se transmettre d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit, et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de Mpox. Dans les milieux où le virus de la Mpox est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes qui sont en contact avec eux.  

Manifestations

Selon l’Oms, la Mpox peut se manifester par divers signes et symptômes. Alors que certaines personnes présentent des symptômes relativement peu sévères, d’autres sujets peuvent être atteints d’une forme plus grave de la maladie et devoir être prises en charge dans un établissement de santé. La Mpox se manifeste habituellement par une éruption cutanée qui peut durer deux à quatre semaines. Cette éruption peut être précédée ou suivie de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, d’une asthénie et d’adénopathies à savoir une hypertrophie des ganglions lymphatiques. L’éruption ressemble à des cloques ou à des lésions et peut toucher le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, l’aine et les zones génitales et/ou anales. Ces lésions peuvent également siéger sur la bouche, la gorge, l’anus, le rectum, le vagin ou les yeux. Il peut y avoir une à plusieurs milliers de lésions. Certaines personnes présentent une inflammation à l’intérieur du rectum (proctite) qui peut causer une douleur intense, ainsi qu’une inflammation des organes génitaux qui peut causer des difficultés à uriner.

Traitements  

Selon les acteurs de la riposte au Mpox, en cas d’infection à ce virus, l’isolement de la personne malade est obligatoire, l’application des gestes barrières et le traitement pour soulager les symptômes sont indispensables. Les médicaments antiviraux et les immunoglobulines sont prescrits par les professionnels de santé pour les personnes les plus fragiles.

Les personnes atteintes d’une forme grave de la variole peuvent nécessiter une hospitalisation, des soins de soutien et des médicaments antiviraux pour réduire la gravité des lésions et raccourcir le délai de guérison, précise l’OMS.

Denise ZAROUR MEDANG
SUDQUOTIDIEN

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