Jugeant le mandat du Recteur de l’Ucad illégal : Le Bureau national du Sudes/Esr ne lâche pas l’affaire

Le Sudes/Esr est prêt à se battre jusqu’au bout contre le maintien du Recteur de l’Ucad à son poste. Le Bureau national dudit syndicat compte «engager toutes les actions nécessaires pour soutenir la section Ucad dans cette lutte cruciale pour l’avenir de nos universités publiques».

Par Dieynaba KANE – Le Sudes/Enseignement supérieur maintient toujours la pression concernant le mandat de l’actuel Recteur de l’Ucad qu’il juge illégal. Dans un nouveau communiqué, le Bureau national du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal – Enseignement supérieur et recherche (Sudes-Esr) se dit «prêt à engager toutes les actions nécessaires pour soutenir la section Ucad dans cette lutte cruciale pour l’avenir de nos universités publiques». L’organisation syndicale, qui soutient ainsi sa section, exprime «sa vive préoccupation quant à la situation qui prévaut actuellement à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad)». Dans leur document, les membres du Sudes/Esr soulignent que «cette situation inédite soulève des questions fondamentales quant à la gouvernance de nos institutions universitaires».
Pour eux, «le refus de se conformer aux dispositions légales en vigueur, notamment la loi n°2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux Universités publiques du Sénégal, le décret n°2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du Recteur et le décret n°2021-1500 du 16 novembre 2021 portant organisation et fonctionnement de l’Ucad, constitue une atteinte grave aux principes de bonne gouvernance que nous nous devons de défendre avec la plus grande détermination».

Poursuivant leurs explications, ils renseignent que les textes qui régissent le système universitaire ne sont pas des «options soumises à l’interprétation individuelle, mais des règles claires et impératives qui garantissent la transparence, l’équité et la légitimité des mandats». Ainsi, fait savoir le Sudes/Esr, «les tentatives de contournement de ces textes sont une menace grave à l’essence même de la gouvernance universitaire pouvant ouvrir la voie à l’arbitraire et à l’instabilité institutionnelle». Dans son document, le Bureau national du Sudes/Esr a tenu à préciser que toutes les «autres universités publiques sénégalaises dont les recteurs ont été nommés dans les mêmes conditions que celui de l’Ucad se sont conformées aux textes en vigueur». Dans ce sens, il rappelle que «des appels à candidatures ont été lancés en 2023 pour les universités Iba Der Thiam de Thiès, Gaston Berger de Saint-Louis, Alioune Diop de Bambey et plus récemment en 2024 pour les universités Assane Seck de Ziguinchor, El Hadji Ibrahima Niass du Sine-Saloum et l’université numérique Cheikh Hamidou Kane».

Dès lors, s’interrogent les syndicalistes, «comment comprendre qu’à l’Ucad l’on évoque une reconduction tacite, qui accorderait à l’ancien Recteur un autre mandat de trois ans, durée qui n’est nulle part mentionnée dans les textes en vigueur ?

Qu’est-ce qui expliquerait que dans un même pays, face à la même situation et pour des institutions régies par les mêmes dispositions légales, la loi s’appliquerait de façon différenciée ?». Pour les membres de cette organisation, «l’Ucad ne saurait être le théâtre de manœuvres visant à contourner les règles établies». Et d’indiquer : «Elle se doit, au contraire, selon eux, d’être un modèle d’exemplarité en matière de respect des lois et des institutions. C’est pourquoi le combat de la section Ucad du Sudes revêt une importance qui dépasse largement le seul cadre de l’Ucad. Il s’agit de réaffirmer avec force et conviction que nul n’est au-dessus des lois, fût-il un organe délibérant.»

Concluant leur note, les syndicalistes appellent les autorités compétentes à prendre «la pleine mesure de la situation et à agir en conséquence pour rétablir l’ordre et le respect des textes».


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SOURCE LEQUOTIDIEN

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