Après l’attaque du Hezbollah contre Israël, les deux camps se livrent une «guerre» du narratif
Après la fin de la réunion du Caire, le Hamas a revendiqué le tir d’une roquette sur Tel-Aviv, le dimanche 25 août au soir à l’issue d’une journée chargée en événements. L’escalade entre Israël et le Hezbollah a été évitée, mais la menace de vengeance iranienne est toujours là. Les médias en Israël analysent les dernières 24 heures d’un conflit qui n’en finit plus.
Par :RFI
Les éditorialistes sont unanimes, c’est une victoire tactique pour Israël. Mais la stratégie, elle, est loin d’avoir changé. En d’autres termes, explique un commentateur, l’armée israélienne a pris l’initiative. Sans toutefois réussir à rétablir la dissuasion, rapporte notre correspondant à Tel-Aviv, Michel Paul.
Des sources diplomatiques anonymes sont citées par la presse pour indiquer la volonté de désescalade des deux parties, Israël et le Hezbollah. Le fait que les attaques dans les deux sens aient été limitées prouvent que personne ne désirait envenimer réellement le conflit.
Après les actes de guerre de dimanche, on a entendu les deux camps se livrer à une guerre de narratifs. Israël se félicite d’avoir déjoué une attaque de très grande ampleur en frappant préventivement et ne reconnaît que des dégâts limités, ce que conteste Hassan Nasrallah qui dans son discours hier a été très précis sur l’objectif visé : la base israélienne de Glilot près de Tel-Aviv qui abrite l’unité des renseignements militaires en charge des écoutes et de la cyber-défense. Le chef du Hezbollah a par ailleurs affirmé que son organisation aurait « pu utiliser d’autres missiles » que ceux tirés dimanche matin.
Une mini-guerre dans la guerre
Le discours du chef Hezbollah est qualifié pour sa part de tissu de mensonges. Même à Beyrouth, écrit Semadar Péri dans Yediot Aharonot, personne ne croit Hassan Nasrallah quand il parle d’attaques de drones sur la base de Glilot, le siège des services de renseignement israélien située au nord de Tel-Aviv.
Les deux camps s’accusent de mensonges, mais la vérité, c’est que l’épisode de dimanche ne devrait rien changer au cycle d’affrontements quotidiens et ne rien changer pour les dizaines de milliers de déplacés de part et d’autre de la frontière.
Le Hezbollah estime avoir vengé – partiellement au moins – son chef assassiné, Fouad Choukr et Israël attend toujours une possible riposte de l’Iran, qui de son côté a promis de répondre à l’assassinat sur son sol du chef du Hamas palestinien Ismael Hanyeh.
La journée de dimanche est en fait une mini-guerre dans une guerre qui elle dure depuis 325 jours. Rien ne dit que le Hezbollah ne prépare pas de nouvelles surprises, souligne le journal de gauche Haaretz qui rappelle que la vengeance iranienne après la mort de Haniyeh est, elle, toujours à l’ordre du jour.