Campagne arachidière et grogne autour du prix planché
Si pour la majorité des producteurs et leurs camarades qui refusent de vendre leurs graines à 275 francs CFA, le prix planché du kilogramme d’arachide en coque qui est, selon eux, très en deçà (des attentes) pour payer l’effort paysan, chez d’autres organisations de producteurs et d’opérateurs l’espoir est encore entre les mains de leurs collègues du marché extérieur. Depuis le dernier Forum du Collectif des opérateurs exportateurs de graines d’arachides (Copega) et les dernières recommandations sorties de ces deux (2) journées d’échanges et de réflexions, de nombreux acteurs de la filière ont choisi de se rabattre sur le marché de l’exportation pour se tirer d’affaires. En d’autres termes, suivre la même trajectoire que durant les années précédentes où l’essentiel des activités étaient exclusivement orientées à l’exportation.
Un nouveau paramètre intervenu dans le système d’échange et le marché local et qui, pendant ces dix (10) dernières années, a favorisé, sans doute, la floraison des petites et moyennes entreprises ou unités industrielles dans le monde rural. Ces entreprises s’activent dans le décorticage des graines, le tri et la mise en sac. A chaque saison, elles vont jusqu’à employer plusieurs centaines de jeunes, surtout de femmes qui se montrent très imprégnées en décorticage et tri. En pareils moments de l’année, beaucoup de ressortissants de la sous-région quittent leurs pays pour venir travailler dans ces entreprises et collecter un montant (argent) pour soutenir la famille restée au pays. Ces employés sont payés au jour le jour, moyennant des sommes variant entre 4000 et 5000 francs CFA, la journée.
La saison précédente, alors que le pays tout entier était frappé par la présence de la Covid-19, ces entreprises étaient toutes renvoyées en chômage technique. Et cela, compte tenu du coût élevé du fret maritime et de l’absence des partenaires étrangers qui se sont fait rares durant toute la campagne. Cette année, avec la réduction du coût de fret maritime, la disponibilité des navires flottants et la volonté des opérateurs étrangers à venir investir au Sénégal, les espoirs sont alors permis. En tout cas du côté d’une bonne partie des producteurs qui veulent à présent créer de la valeur ajoutée à l’arachide et en tirer d’énormes profits.
Abdoulaye FALL SUDONLINE