La Société nationale de recouvrement (SNR) doit recouvrer des créances impayées évaluées à près de 1 000 milliards de francs CFA, selon le directeur général de l’institution.
Le directeur général de la Société nationale de recouvrement (SNR), M. Babacar Ndiaye, a indiqué samedi dernier, à l’issue d’une visite de courtoisie auprès du Khalife général des Mourides, en prélude au Grand Magal de Touba prévu vendredi prochain, que la SNR fait face à des difficultés de recouvrement. « Nous avons constaté un taux élevé de créances au Sénégal, avoisinant les 1 000 milliards de francs CFA », a déclaré M. Ndiaye. Une situation qui, selon lui, appelle à une réflexion approfondie pour la SNR, laquelle a également pour mission de contribuer à l’assainissement du secteur bancaire. Face à ce défi de recouvrement, M. Ndiaye a lancé un appel : « Nous invitons nos partenaires débiteurs à venir proposer des moratoires de paiement, afin de régulariser leurs dettes ». Le directeur général a cependant précisé que la structure qu’il dirige travaille sur des mécanismes visant à encourager « les débiteurs à négocier des moratoires de paiement », tout en insistant sur de nouvelles approches qui seront mises en œuvre pour renforcer l’efficacité de la SNR.
« En effet, nous déployons actuellement des stratégies internes, tant au niveau de l’organisation que de nos méthodes de travail. Nous espérons que cette nouvelle approche produira les résultats escomptés », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a souligné que la Société nationale de recouvrement s’est engagée dans une phase de redressement stratégique, avec pour ambition de renforcer son rôle dans l’assainissement du secteur bancaire sénégalais et de contribuer à la stabilité économique du pays.
Rappelons qu’en 1988, dans le cadre de sa politique générale de restructuration de l’économie, l’État a mis en place un vaste programme d’assainissement du secteur financier, touchant principalement les institutions du secteur bancaire parapublic. Cette structure a pour mission principale le traitement des créances gelées des établissements parapublics. Le recouvrement de ces créances compromises constitue l’un des engagements majeurs pris par l’État du Sénégal vis-à-vis des bailleurs de fonds. En outre, selon les dispositions statutaires de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), institution émettrice commune aux huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), il appartient à l’État de prendre en charge le passif des banques liquidées figurant dans les livres de la Banque centrale. À ce titre, il incombe à l’État d’assurer les conditions d’un recouvrement correct des créances afin de permettre le remboursement des dépôts gelés des clients des banques dissoutes. D’où la pertinence et l’impact économique et social de ces créances.
JEAN PIERRE MALOU
SUDQUOTIDIEN