Audit du personnel : Vague de colère au Port autonome de Dakar

Le Cadre des syndicats du Pad dénonce une kyrielle de manquements dans la passation du marché public relatif à la gestion des ressources humaines du Port autonome de Dakar et des services rattachés commanditée par le Directeur général.

Par Dialigué FAYE – Une vague de colère déferle au Pad. Les travailleurs du Port autonome de Dakar (Pad) sont dans tous leurs états. La raison de leur courroux, «la suspension du renouvellement des Contrats à durée déterminée (Cdd) arrivés à terme, mettant au chômage plus de 700 jeunes sénégalais, pères et mères de famille». Cette suspension du renouvellement des Cdd résulte de la «mission d’audit des ressources humaines du Port autonome de Dakar et des services rattachés lancée et confiée à un cabinet externe sélectionné sur appel d’offres».

Passant au crible ce marché de prestation intellectuelle, les syndicalistes du Pad disent avoir décelé une kyrielle de manquements. Entre autres, le Cadre des syndicats des travailleurs dénonce «la violation des procédures de passation du marché, des délais de passation du marché, de la charte de transparence et d’éthique en matière de marchés publics, la violation du Code des marchés publics». A preuve, soulignent-ils dans un communiqué, «le marché de l’audit a été attribué au cabinet Managers consultants associés (Mca) dont le directeur est un employé du Pad, un des conseillers technique du Dg et ancien directeur des Ressources humaines du Pad. Cela constitue une violation flagrante du Code des marchés publics du Sénégal et des dispositions de la Charte de transparence et d’éthique en matière de marchés publics, parce que le conflit d’intérêts est manifeste».

Par conséquent, les syndicalistes exigent «la levée de la suspension des contrats à durée déterminée et le rétablissement dans leurs droits de tous les travailleurs impactés par cette décision injuste, l’arrêt de cet audit en cours et la relance du marché sur l’audit général des ressources humaines, dans le respect des lois et règlements».

Les représentants syndicaux considèrent que «d’autres questions sont plus importantes que la maîtrise des effectifs pour l’atteinte des objectifs stratégiques de l’entreprise». «Nous tenons à exprimer notre profonde préoccupation face à l’attitude de la nouvelle Direc­tion générale, qui persiste à ignorer les engagements pris par l’ancienne. Malgré nos multiples relances, les protocoles d’accord relatifs, entre autres, à l’achat de l’assiette foncière, l’octroi des prêts véhicules, le paiement des primes à date échue, la finalisation de la convention collective et la régularisation des 177 travailleurs Cdd restent toujours en souffrance.

Le Directeur général actuel justifie son inaction en évoquant la nécessité de rationaliser les charges. Or, parallèlement à cela, nous constatons des dépenses exorbitantes, sous forme de distributions massives d’argent lors de séances de lutte et autres événements qui n’apportent aucune plus-value réelle à notre entreprise», déplorent-ils. A leurs yeux, «cette gestion double standard est non seulement inacceptable, mais elle risque également d’accentuer la tension sociale, déjà délétère, entre le Directeur général et les représentants des travailleurs». Le Cadre des syndicats demande ainsi au Dg «de reconsidérer sa position et de respecter les engagements pris, pour le bien de tous les travailleurs et la stabilité de notre entreprise».

Aussi appelle-t-il «l’ensemble des portuaires à faire entendre leur voix pour que justice soit rendue et que leurs droits soient respectés». Cela, à travers un plan d’actions.
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