JO 2024 : les cinq grands enseignements pour l’Afrique

Les JO 2024 ont baissé le rideau à Paris avec un bilan total de 39 médailles pour l’Afrique. Si certains athlètes ont répondu présent et fait honneur à leur statut, d’autres sont passés à côté de leur sujet, quand d’autres ont créé la sensation. A l’heure du bilan, quels enseignements retenir de la participation africaine ?

Le Kenya et l’athlétisme principaux pourvoyeurs de médailles

Le Kenya a une fois de plus montré sa suprématie dans les courses de fond, une tradition bien établie aux Jeux Olympiques. Beatrice Chebet, en particulier, a marqué les esprits en remportant deux médailles d’or dans les épreuves de 5000m et 10 000m. Ces performances la placent comme l’une des figures de proue de l’athlétisme mondial, et confortent la place du Kenya en tant que leader incontesté des courses de fond. De plus, Emmanuel Korir a défendu son titre olympique en s’imposant au 800m masculin, démontrant la continuité du succès kenyan dans cette discipline.

Et comme lors des éditions précédentes, l’athlétisme a été le terrain de chasse principal des médailles africaines aux JO 2024. Outre les exploits du Kenya, Joshua Cheptegei de l’Ouganda a enfin complété son palmarès en remportant l’or au 10 000m, tandis que Soufiane El Bakkali du Maroc a confirmé son hégémonie sur le 3000m steeple en décrochant l’or pour la deuxième fois consécutive après Tokyo 2020. Des athlètes qui, comme Faith Kipyegon sur le 1500m, incarnent la domination africaine dans les courses de fond et de demi-fond.

Des performances stables mais en deçà des espérances

Avec un total de 39 médailles aux JO 2024, les nations africaines ont montré une certaine stabilité par rapport aux éditions précédentes, mais sans réussir à dépasser le record de 45 médailles établi à Rio 2016. Cette stagnation relative laisse penser qu’il y a encore beaucoup de potentiel inexploité sur le continent. Des figures attendues, comme la Nigériane Tobi Amusan, détentrice du record du monde sur 100m haies, ont déçu, ce qui a contribué à cette performance en demi-teinte.

Premières médailles historiques pour des nations africaines émergentes

Les Jeux Olympiques de 2024 ont vu des nations comme le Botswana et le Cap-Vert entrer dans l’histoire avec leurs premières médailles. Letsile Tebogo du Botswana a remporté l’or au 200m, une première pour un athlète africain sur cette distance, et David da Pina du Cap-Vert a décroché le bronze en boxe. Ces succès historiques démontrent du potentiel croissant de ces nations émergentes et pourraient inspirer d’autres petits pays à investir davantage dans le sport de haut niveau.

Sports de combat, pourvoyeurs de médailles à l’avenir ?

Les performances remarquables de plusieurs nations africaines dans les sports de combat ont marqué ces JO 2024. En dehors de l’Algérie avec Imane Khelif, la Tunisie s’est également illustrée grâce à Khalil Jendoubi, qui a décroché l’or en taekwondo, confirmant son talent après l’argent obtenu à Tokyo 2020. De même, le Cap-Vert a fait une entrée fracassante dans l’histoire olympique avec David da Pina, qui a remporté la première médaille de son pays en boxe. La Côte d’Ivoire, avec Cheick Sallah Cissé, a ajouté une nouvelle médaille de bronze à son palmarès en taekwondo, consolidant ainsi sa position dans ce sport après son titre olympique à Rio en 2016. De quoi laisser espérer l’émergence de nouveaux champions dans ces disciplines à l’avenir.

Inégalités persistantes entre les nations africaines

Si certaines nations, comme le Kenya et l’Algérie, ont particulièrement brillé, d’autres, notamment les grandes nations comme le Nigeria, ont été beaucoup moins performantes et sont rentrées bredouilles. Ce déséquilibre met en lumière les inégalités de développement et de ressources entre les pays africains, ce qui pourrait nécessiter une coopération accrue et des stratégies collectives pour élever le niveau de l’ensemble du continent.

Le défi : maintenir une progression continue dans le temps

Comparé à Rio 2016, le nombre de médailles décroché par les nations africaines à Paris 2024 montre une légère baisse, suggérant que la progression du continent n’est pas linéaire. Ce défi de maintenir une progression constante soulève des questions sur les infrastructures sportives, le financement, et le soutien aux athlètes, autant de facteurs cruciaux pour transformer le potentiel en résultats tangibles aux futures éditions des Jeux Olympiques. Ces enseignements montrent que les Jeux Olympiques de 2024 ont été un mélange de succès et de défis pour les nations africaines, avec des performances individuelles exceptionnelles mais aussi des signes qu’il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre le plein potentiel du continent sur la scène sportive mondiale.

sportnewafrica

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