La Chine championne économique de la Coupe du monde 2022

Malgré les polémiques, la Coupe du monde de football demeure une bonne affaire pour les entreprises qui osent s’afficher au Qatar. C’est le cas des entreprises chinoises. Absent de la compétition, leur pays est le numéro un dans la catégorie « sport business ».

L’équipe chinoise a échoué à la pré-sélection et les fans chinois de ballons ronds ont été empêchés de se rendre sur place à cause du Covid. Quelques milliers de billets seulement ont été achetés par la Chine alors que 40 000 places lui avaient été vendues en Russie pour l’édition 2018. Malgré cette apparente désaffection, la Chine est omniprésente dans les stades qataris. Quelque 70% des produits dérivés associés à cette Coupe du monde proviennent de l’atelier du monde. Mascottes, maillots, ballons, klaxons, drapeaux et autres gadgets inondent le Qatar mais aussi les grandes nations de football, comme l’Argentine, l’Espagne ou le Brésil.

C’est aussi la Chine qui a bâti bon nombre d’équipements pour l’événement

C’est le cas du prestigieux stade de Lusail, où se déroulera la finale. Un stade co-construit avec une entreprise qatarie ; son image figure même sur le nouveau billet de banque de 10 riyals émis par le Qatar. La Chine a aussi fourni les panneaux photovoltaïques, construit une usine solaire de 800 mégawattheures (la première centrale non fossile de l’émirat), les équipements lumineux des stades, des bus électriques, ou encore des sièges capables de refroidir. Des infrastructures qui participent au « verdissement »de cette Coupe du monde si contestée, entre autres sur le plan écologique. A cause des scandales entourant les chantiers où ont péri des milliers d’ouvriers, plusieurs grandes marques occidentales ont renoncé à parrainer. C’était trop risqué pour leur image. Les entreprises chinoises n’ont pas ces scrupules, bien au contraire. Elles se sont engouffrées dans la brèche.

La Chine, par le montant de sa participation, est le premier pays sponsor de la Coupe du monde

Devant les Etats-Unis et devant le Qatar. A cause de la crise Covid, les entreprises chinoises, une vingtaine, sont pourtant moins nombreuses qu’en 2018, pour la Coupe du monde organisée en Russie. Mais les montants sont colossaux. Cinq grandes entreprises chinoises, pas forcément très connues dans le reste du monde, sont les plus grosses contributrices au budget de cette coupe. Panda, un conglomérat qui mixte immobilier, la finance et la culture est la plus généreuse. Elle est engagée jusqu’en 2030 avec la Fifa. On retrouve dans cette brochette le numéro 2 chinois des produits laitiers, Mengniu, un fabricant d’électro-ménager, Hisense, et un fabricant de smartphones, Vivo.

A-t-on déjà une idée des retombées économiques de cette coupe pour la Chine ?

Premier indice positif : les échanges entre la Chine et le Qatar ont bondi de 60% en un an. Pour les trois premiers trimestres de 2022, ils se montent à ce jour à 22 milliards de dollars. Les entreprises partenaires sont pour la plupart concentrées sur le marché intérieur. Auprès du public chinois, très friand de football, elles espèrent d’abord accroître leur notoriété et, pourquoi pas, décrocher de nouveaux clients grâce à cette méga campagne de publicité.

Cette visibilité mondiale à haute intensité peut aussi à l’avenir faciliter leur expansion sur les marchés étrangers. La Chine, comme le Qatar, voit dans le football un langage universel. Un médium idéal pour véhiculer une image positive, pour démontrer ses capacités technologiques, et tout simplement sa puissance économique. Les Chinois, encore confinés d’office, voient surtout dans cet événement la preuve qu’une autre vie est possible. Une retombée que ni les sponsors ni les autorités n’avaient anticipée.

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