Développement du marché financier régional de l’Umoa : Plaidoyer pour l’adoption rapide des Pnef
Pour améliorer l’inclusion financière et booster l’épargne publique au sein de l’Umoa, le directeur de Cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Ababacar Guèye, appelle tous les Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) à l’adoption rapide d’un Programme national d’éducation financière (Pnef). Il présidait hier, au nom du Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, l’ouverture officielle du 1er colloque du Comité scientifique de l’Amf-Umoa.
Par Dialigué FAYE – Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la question de l’éducation financière se pose avec acuité. Elle reste l’un des grands défis pour améliorer l’inclusion financière et booster l’épargne publique. C’est du moins ce qu’a relevé hier, Pr Ababacar Guèye, directeur de Cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. C’est pourquoi a-t-il appelé tous les Etats membres de l’Uemoa à l’adoption rapide d’un programme national d’éducation financière. Lequel permettrait, selon le juriste, «d’apporter aux populations vulnérables et à faibles revenus un renforcement de connaissances et de capacités, afin de les préparer à accéder et à utiliser judicieusement les services financiers».
Le professeur Guèye présidait, au nom du Mesri, la cérémonie officielle d’ouverture du 1er colloque du Comité scientifique de l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (Amf-Umoa).
«L’éducation financière joue un rôle-clé dans le processus de dynamisation du marché financier. Il est crucial de former les acteurs du marché et d’éduquer les investisseurs potentiels pour qu’ils puissent comprendre, naviguer et décider dans un environnement financier de plus en plus complexe. L’intégration de l’éducation financière dans les programmes scolaires et universitaires, ainsi que la promotion de la culture financière auprès du grand public, sont des axes prioritaires», considère le Dc du Mesri.
Il salue ainsi l’adoption de la Stratégie régionale d’inclusion financière au niveau de l’Union et d’une stratégie nationale dans chaque Etat membre.
Mais pour ce qui concerne l’élaboration d’un Programme national d’éducation financière, certains pays trainent encore les pieds. Le Sénégal a bouclé son Pnef et s’apprête à son lancement. La Côte d’Ivoire a également son Pnef. Par contre, des pays comme le Bénin, le Togo et le Burkina Faso n’en ont pas encore.
Mamadou Ndiaye, Conseiller technique au ministère des Finances et du budget, estime qu’il est opportun de «promouvoir l’éducation financière notamment par l’intégration des programmes financiers dans les cursus scolaires et universitaires».
Le président de l’Amf-Umoa est du même avis. En effet, soutient Badanam Patoki, «une population bien informée et formée, me semble-t-il, est une condition nécessaire pour un marché financier dynamique et inclusif. L’éducation financière permet aux individus de prendre des décisions éclairées, d’investir judicieusement et de participer activement au développement économique. Elle renforce en effet la confiance dans le système financier et encourage une culture de l’investissement durable».
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) définit «l’éducation financière comme le processus par lequel les populations sont informées, sensibilisées et formées sur les concepts financiers, dans le but d’améliorer leurs connaissances, afin de leur permettre de faire des choix avisés en matière financière, à chaque étape de leur vie».