Tchad: Mamahat Déby prête serment et nomme Allamaye Halina Premier ministre
Mahamat Idriss Déby Itno, qui avait été propulsé à la tête du Tchad par une junte militaire à la mort de son père Idriss Déby Itno en 2021, a prêté serment jeudi en tant que président. Après avoir vanté le « retour à l’ordre constitutionnel », il a promis d’être « le président des Tchadiens de tous horizons et de toutes sensibilités ». Il a aussi nommé au poste de Premier ministre.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno, chef de la junte militaire depuis trois ans au Tchad avant d’être élu président dans un scrutin boycotté par l’opposition, a prêté serment jeudi 23 mai pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois.
Son élection à la présidentielle du 6 mai, avec officiellement 61 % des suffrages, met fin à une période de transition au début de laquelle il avait été proclamé, le 20 avril 2021, à la tête de l’État par une junte militaire à la mort de son père Idriss Déby Itno.
Le maréchal venait d’être tué par des rebelles en se rendant au front, après avoir dirigé le Tchad d’une main de fer pendant plus de 30 ans.
« Nous, Mahamat Idriss Déby Itno (…), jurons devant le peuple tchadien et sur l’honneur (…) de remplir les hautes fonctions que la Nation nous a confiées », a déclaré le chef de l’État, vêtu de son traditionnel boubou blanc, devant les membres du Conseil constitutionnel et des centaines d’invités au Palais des Arts et de la Culture de N’Djamena.
Après avoir vanté dans un discours le « retour à l’ordre constitutionnel », il a promis d’être « le Président des Tchadiens de tous horizons et de toutes sensibilités ».
Dans la soirée la présidence a annoncé la nomination au poste de Premier ministre de Allamaye Halina, un ancien ambassadeur du Tchad en Chine, proche du clan Déby, après 13 ans à la tête du protocole de la présidence de la République.
« Dynastie Déby »
L’élection à la présidence de ce général de 40 ans, dans un scrutin jugé peu « crédible » par des ONG internationales, marque aussi la fin d’une transition marquée par une répression féroce, parfois dans le sang, d’une opposition qui appelle à mettre fin à 34 années de « dynastie Déby ».
L’ex-opposant Succès Masra, que Déby avait nommé Premier ministre il y a quatre mois, avait présenté une candidature rivale qualifiée par l’opposition de « vernis démocratique » dans un « scrutin joué d’avance ».
Il n’a recueilli que 18,54 % des suffrages officiellement, mais avait revendiqué la victoire. Avant de jouer l’apaisement en appelant ses partisans à « poursuivre le combat politique (…) pacifiquement ». Masra a présenté sa démission mercredi et était absent à l’investiture.