Haïti : une économie paralysée par les gangs et l’instabilité politique
Alors que l’arrivée des premiers policiers kényans de la force multinationale soutenue par l’ONU est attendue dans les prochains jours pour rétablir l’ordre en Haïti, coup de projecteur sur l’économie du pays le plus pauvre de la région Amérique latine et Caraïbes. Instabilité politique, insécurité et prolifération des gangs entravent le développement économique et social.
De maigres exportations
En 2023, le PIB par habitant était 1 694 dollars américains. La majorité des Haïtiens vivent du commerce de biens et des services. D’après l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) le secteur tertiaire pèse pour 58% du PIB, loin devant le secteur secondaire (25% du PIB) représenté par l’industrie textile qui porte les maigres exportations du pays.
Longtemps moteur de la croissance, l’agriculture réputée pour la production de café, de cacao et de mangues s’est effondrée. « Au fil des années, l’agriculture a été abandonnée, détaille Enomy Germain, économiste et enseignant à l’Université d’Etat d’Haïti.
Sans accompagnement de l’État, sans investissements ni réformes agraires, ce secteur ne représente plus que 17% du PIB ».