Corée du Sud: le président Yook Suk-yeol met fin à son point presse et charge les médias
Les relations entre le président de la République de Corée du Sud et les médias continuent de se tendre. Yoon Suk-yeol, à la tête de la quatrième économie d’Asie depuis six mois, a décidé de mettre fin à sa conférence de presse matinale, pratique qu’il avait lui-même instituée lors de son arrivée au pouvoir. Alors que ce novice en politique avait promis une transparence totale, plusieurs interventions polémiques du pouvoir à l’encontre des médias ces derniers mois ont agité le débat.
source RFI
En supprimant son point presse quotidien, Yoon Suk-yeol consacre la dégradation de ses relations avec les médias. Pour justifier sa décision, le camp présidentiel invoque la fuite d’une altercation verbale entre un conseiller du chef de l’État et un journaliste de la chaîne MBC vendredi 18 novembre.
C’est en septembre après une rencontre avec Joe Biden que le conflit commence. Lorsque la chaîne de télévision publique MBC fait partie des premières à diffuser une vidéo du Président où il semble insulter le Congrès américain. Yoon Suk-yeol se défend, en expliquant que les propos étaient dirigés en réalité au Parlement sud-coréen.
Début novembre, le chef de l’État fini par interdire aux journalistes de MBC de monter dans l’avion présidentiel avec leurs confrères lors d’une visite en Asie du Sud-est. Face aux protestations médiatiques, Yoon se justifie en accusant la chaîne de couverture biaisée, de fausses nouvelles et de commentaires malicieux. Les mêmes arguments utilisés pour justifier la suppression de son point presse quotidien. Une pratique d’ouverture qui tranchait avec la distance traditionnelle qui caractérise les relations entre les Présidents sud-coréens et la presse.
Cette offensive contre les médias publics s’étend au maire de Séoul, membre du camp présidentiel et qui a mis fin la semaine dernière au financement d’une chaîne de télévision et de radio locale, très critique de son action.