Nouveau gouvernement de Sonko : Pros en poste
Des soutiens récompensés, une volonté de rupture saupoudrée de similitudes avec le premier gouvernent de Macky Sall et la rationalisation des ministères, le gouvernement de Sonko, composé de 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat, se fixe 5 priorités.
Par Malick GAYE –
Un «gouvernement de rupture» ! C’est le souhait que Bassirou Diomaye Diakhar Faye a chargé son Premier ministre de matérialiser. L’équipe de Ousmane Sonko est composée de 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat. Elle doit incarner la «transformation systématique». Ce gouvernement, d’après son chef, se veut «rassembleur, rationnel, proche, innovant, efficient et exclusivement au service du bien-être des Sénégalais».
Ainsi, le gouvernement de Sonko s’est fixé 5 priorités. Il s’agit, premièrement, de la jeunesse, de l’éducation, de la formation, de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes et des femmes.
La seconde priorité est la lutte contre la vie chère et l’amélioration du pouvoir d’achat des populations.
Troisièmement, le gouvernement de Sonko va s’atteler à la Justice en s’investissant pour la protection des droits humains, la bonne gouvernance, la transparence, la reddition des comptes et l’amélioration du système démocratique et électoral.
Ousmane Sonko et ses ministres vont, quatrièmement, engager le combat de la souveraineté économique, de l’exploitation optimale des ressources naturelles, de la prospérité et du développement endogène global.
La dernière priorité est la consolidation de l’unité nationale et de la cohésion sociale, ainsi que le renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays. Les ministres qui occupent une autre fonction officielle ont un mois, d’après le Pm Ousmane Sonko, pour démissionner.Similitudes avec le premier gouvernement de Macky Sall
Par ailleurs, le premier gouvernement de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, bien que voulant s’inscrire dans la rupture des pratiques qui se faisaient avant, présente bien des similitudes avec celui de son prédécesseur. En effet, Macky Sall, fraîchement élu en 2012 sur une volonté de rupture, avait nommé son premier gouvernement le 5 avril 2012.
L’équipe dirigée par Abdoul Mbaye, perçu à l’époque comme un technocrate, était composée de 25 ministres. Le besoin de rationalité avait été servi comme motif, tout comme celui de Sonko. Le gouvernement de Abdoul Mbaye comptait 6 femmes. Ce qui avait été perçu comme un pied de nez à la parité.
Une situation qui devrait être similaire avec le gouvernement de Sonko, car son gouvernement compte moins de 6 femmes. En réalité, elles ne sont que 4 à garnir les rangs du premier gouvernement du 5ème président de la République.
Le gouvernement de Abdoul Mbaye avait une durée de vie d’un an et 4 mois.Avec les réformes annoncées, le gouvernement de Sonko n’est pas assuré d’avoir cette même durée pour réussir ses 5 priorités.
Car, minoritaires à l’Assemblée nationale, les «Patriotes» et leurs alliés devront soit nouer une collaboration avec Benno bokk yaakaar (Bby), une situation qui est peu probable, soit dissoudre l’Hémicycle pour provoquer des élections législatives anticipées.
Et généralement après l’installation d’une législature, il y a remaniement. Tout en ayant en ligne de mire les élections locales de 2027, Sonko et Diomaye devront faire des choix purement politiques, pour ne pas dire politiciens, histoire de s’assurer une couverture en vue de la Présidentielle de 2029.
Abass Fall, Me Tall, Guy Marius Sagna, les oubliés de la première heure En optant pour une rationalisation des ministères, le duo Diomaye-Sonko a fait le choix de ne pas caser certains des membres authentiques des «Patriotes». Le «don de soi pour la Patrie», un discours éloquent en période électorale, mais qui risque de se retourner contre eux au moment du partage du gâteau. Quelle sera la réaction des «oubliés de la première heure» ?
En attendant d’avoir une réponse, il est évident que l’euphorie de la victoire peut calmer certaines ardeurs. Mais pour combien de temps ? En tout cas, il n’a pas fallu longtemps à Macky Sall pour être rattrapé par la «real politik». Gouverner ensemble est la conséquence logique quand on se bat ensemble pour le pouvoir.