Ces données négligées des missions Apollo révèlent 22 000 séismes sur la Lune

L’activité sismique de la Lune, beaucoup plus intense que ce que l’on pensait jusqu’à présent, a été mise en lumière par une récente étude.

En revisitant les données laissées de côté des missions Apollo de la NASA, les scientifiques ont découvert plus de 22 000 séismes lunaires inconnus, multipliant ainsi par près de trois le nombre total d’événements sismiques identifiés sur notre satellite naturel.

Les séismes lunaires, ou sélénoséismes, se produisent en raison de mouvements à l’intérieur de la Lune, similaires aux tremblements de terre sur Terre. Cependant, contrairement à ces derniers, les sélénoséismes sont principalement provoqués par des variations de température et des impacts de météorites, la Lune ne possédant pas de plaques tectoniques. Ces séismes sont généralement moins intenses que ceux sur Terre.

Durant les missions Apollo, entre 1969 et 1977, environ 13 000 sélénoséismes ont été enregistrés. Une nouvelle analyse a cependant permis de découvrir 22 000 séismes supplémentaires, portant le total à 35 000. Ce travail de réévaluation a révélé que la Lune pourrait être plus active sismiquement qu’on ne le pensait auparavant, suggérant des surprises encore inconnues dans les données vieilles de 50 ans.

Les astronautes Apollo avaient déployé deux types de sismomètres sur la Lune, l’un enregistrant les mouvements sismiques en 3D sur de longues périodes, et l’autre captant des secousses rapides sur de courtes périodes. C’est dans ces données de courte période, longtemps négligées en raison d’interférences, qu’une grande partie des nouveaux sélénoséismes a été identifiée.

Ces découvertes indiquent que certains de ces séismes proviendraient de points plus superficiels que ce que l’on croyait, ce qui pourrait modifier notre compréhension des mécanismes à l’origine de ces séismes. Toutefois, des données supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces hypothèses.

Les missions lunaires récentes et futures pourraient aider les scientifiques à mieux comprendre les sélénoséismes. En août 2023, l’atterrisseur Vikram de la mission Chandrayaan-3 de l’Inde a détecté le premier sélénoséisme depuis les missions Apollo, marquant une avancée significative dans notre connaissance de l’activité sismique lunaire.

Les résultats de cette étude ont été présentés lors de la Conférence sur la Science Lunaire et Planétaire et sont en cours de révision par le Journal of Geophysical Research.

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