Guerre en Ukraine : réunion d’urgence à Varsovie après la chute, non confirmée, de missiles russes en Pologne

Le gouvernement polonais s’est réuni en urgence ce 15 novembre à 19 heures TU après des informations, pour l’instant non confirmées, de chute de projectiles russes en Pologne, dans le cadre d’un barrage de missiles qui a gravement endommagé les infrastructures énergétiques en Ukraine.

Le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Müller, a indiqué que cette réunion a été convoquée « suite à la situation de crise en cours », sans plus de détail, alors que Washington dit examiner des informations de presse selon lesquelles deux missiles russes auraient « frappé un lieu en Pologne ou à la frontière avec l’Ukraine ».

La situation est « incertaine »« nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé », a déclaré le ministre de la Défense Kristof Szalay-Bobrovniczky, interrogé à l’issue de la réunion.

« Il vient d’être décidé de relever le niveau d’alerte de certaines unités de combat… et d’autres personnels en uniforme », a déclaré le porte-parole Piotr Müller, à l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil de la sécurité nationale.

Piotr Müller n’a pas mentionné les informations sur les missiles mais a indiqué qu’il y avait eu une explosion dans l’est de la Pologne dans laquelle deux citoyens polonais ont été tués. « Nos services sont actuellement sur le terrain pour déterminer ce qui s’est passé », a-t-il déclaré aux médias.

Recourir à l’article 4 du traité de l’OTAN

Le président polonais Andrzej Duda s’est entretenu avec le président américain Joe Biden et le chef de l’Otan Jens Stoltenberg, alors que les responsables polonais ont indiqué envisager de convoquer des consultations urgentes avec les dirigeants de l’Otan en vertu de l’article 4 de l’Alliance.

L’article 4 du traité de l’Otan stipule que des consultations peuvent être organisées lorsqu’un membre de l’Alliance estime que son « intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité » sont menacées.

« Nous vérifions le bien-fondé du recours à l’article 4 », a déclaré Jacek Siewiera, chef du Bureau de sécurité nationale de la Pologne. « Nous avons des contacts très intensifs avec nos principaux alliés », a-t-il ajouté.

D’autre part, selon ses services, le ministre de la Défense polonais, Mariusz Blaszczak doit s’entretenir dans les heures qui viennent avec son homologie américain Lloyd Austin.

Selon des médias polonais locaux, se basant sur des sources non officielles, une explosion aurait fait deux morts dans un dépôt de céréales dans le village polonais de Przewodow, tout près de la frontière avec l’Ukraine.

Moscou dément

De son côté, la Russie a qualifié de « provocations » ces informations. « Les déclarations de médias polonais et de responsables officiels sur une prétendue chute de missiles russes près de la localité de Przewodow relèvent de la provocation intentionnelle dans le but de créer une escalade de la situation », a déclaré le ministère russe de la Défense sur son compte Telegram.

« Aucune frappe n’a été menée sur des objectifs proches de la frontière ukraino-polonaise » par l’armée russe, a affirmé le ministère. Les images de « débris publiés par les médias polonais depuis les lieux des faits dans la localité de Przewodow n’ont aucun rapport » avec des projectiles russes, a-t-il ajouté.

Kiev demande une réunion de l’OTAN

Mais à Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d’avoir tiré des missiles sur la Pologne, membre de l’Otan, qualifiant cette attaque présumée, non confirmée pour l’instant, « d’escalade très importante ». Son ministre des Affaires étrangères, a demandé une réunion « immédiate » de l’Alliance atlantique.

Conseil de défense en Hongrie

En Hongrie, le porte-parole du premier ministre Viktor Orban a indiqué sur Twitter qu’un Conseil de défense avait également été convoqué dans la soirée « en réponse au missile qui a frappé le territoire de la Pologne ».

Réactions des alliés

À Washington, un porte-parole du Pentagone a déclaré : « Nous n’avons pas d’éléments à ce stade pour confirmer ces informations et nous les examinons de façon plus poussée ».

À Bruxelles, siège de l’OTAN, un responsable de l’Alliance a indiqué qu’elle était « en train d’examiner » ces informations. « Nous sommes en train d’examiner ces informations et nous sommes en coordination étroite avec la Pologne, notre alliée », a déclaré un responsable de l’Otan, sous le couvert de l’anonymat.

La France a pris contact avec Varsovie

Le président français Emmanuel Macron a « pris contact avec les autorités polonaises » après des informations faisant état de deux missiles russes qui auraient touché la Pologne, membre de l’Otan, et « se tient au courant de la situation », a déclaré ce soir l’Elysée à l’AFP.

« Il explore la possibilité d’une discussion dès demain matin au niveau des leaders » pour « analyser les risques » et « prévenir une escalade du conflit »« compte tenu de la présence de tous nos grands partenaires européens et nos grands partenaires alliés au G20 », réuni en sommet en Indonésie, où se trouve également Emmanuel Macron, a ajouté la présidence française. La seconde journée du G20 le 16 novembre « sera un moment important pour sensibiliser nos grands partenaires comme le président de la République le fait depuis le début de la guerre », a relevé l’Elysée.

Le chef de l’État a demandé « de mener les vérifications nécessaires afin d’établir les faits en consultation étroite avec la Pologne et ses alliés au sein de l’Otan », a-t-on indiqué au ministère des Armées.

Charles Michel « choqué »

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est dit « choqué par la nouvelle d’un missile ou autre munition ayant tué des personnes sur le territoire polonais ».
« Mes condoléances aux familles. Nous sommes aux côtés de la Pologne. Je suis en contact avec les autorités polonaises, les membres du Conseil européen et d’autres alliés », a-t-il écrit sur Twitter.

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