La justice britannique accorde à Julian Assange le droit de faire appel de son extradition vers les États-Unis
La Haute Cour de Londres a rendu sa décision ce mardi 26 mars concernant la demande de Julian Assange de pouvoir faire appel de son extradition vers les États-Unis. Le fondateur de WikiLeaks peut contester son extradition aux États-Unis, dit la justice britannique.
Par :RFI avec agences
La Haute Cour de justice de Londres a annoncé mardi que Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, pourra faire appel de son extradition aux États-Unis. Cette extradition avait été acceptée par le gouvernement britannique en 2022.
Les juges ont donné trois semaines aux autorités américaines, qui veulent juger l’Australien de 52 ans pour une fuite massive de documents confidentiels, pour apporter ces garanties. Le pays devra offrir des « garanties satisfaisantes » que Julian Assange pourra plaider le premier amendement de la Constitution qui protège la liberté d’expression et qu’il ne risque pas d’être condamné à mort.
« Si ces assurances ne sont pas fournies » dans ce délai, Julian Assange pourra faire appel de la décision de l’extrader, accordée en juin 2022 par le gouvernement britannique, ont décidé les juges Victoria Sharp et Jeremy Johnson.
Si elle le sont, une nouvelle audience se tiendra le 20 mai avant que les juges ne décident si elles jugent ces garanties satisfaisantes, pour décider si Julian Assange peut ou non bénéficier d’un dernier recours au Royaume-Uni, dans une affaire devenue un symbole des menaces contre la liberté de la presse.
Les soutiens de Julian Assange avaient de toute manière prévenu en cas de défaite qu’ils saisiraient en cas de défaite la Cour européenne des droits de l’homme dans l’espoir de faire suspendre l’extradition.
Julian Assange risque jusqu’à 175 ans de prison pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.
Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans passés dans l’ambassade d’Équateur à Londres, afin d’éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite la même année.
De nombreuses voix ont exhorté le président américain Joe Biden à abandonner les 18 chefs d’accusation retenus contre M. Assange durant le premier mandat de Donald Trump, en vertu d’une loi de 1917 sur l’espionnage. Ces dernières semaines, les proches de Julian Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, ont alerté sur la dégradation de son état de santé. Sa défense met également en avant un risque de suicide en cas d’extradition. Souffrant, il était absent des audiences de février.