Qu’est-ce que le programme Artémis de la Nasa?

Artémis est le nom du programme américain de retour sur la Lune, composé de missions de difficulté croissante. Il ambitionne d’envoyer la première femme et la première personne de couleur sur la surface lunaire.

Son nom a été choisi en écho au programme Apollo, ayant emmené 12 hommes blancs sur la Lune entre 1969 et 1972. Artémis, dans la mythologie grecque, est la soeur jumelle d’Apollon (Apollo en anglais) et une déesse associée à la Lune.

Voici un tour d’horizon de ces missions, jusqu’à l’objectif final: permettre aux humains de se rendre sur Mars.

– Artémis 1: vol test

La mission Artémis 1 doit tester sans équipage la nouvelle fusée géante de la Nasa, baptisée SLS, et la capsule Orion à son sommet, afin de s’assurer qu’elles pourront bien transporter des astronautes en toute sécurité à l’avenir.

Orion ira se placer en orbite autour de la Lune avant de revenir sur Terre.

– Artémis 2: premier équipage

Prévue pour 2024, Artémis 2 emmènera des astronautes jusqu’à la Lune, mais sans y atterrir, comme l’avait fait Apollo 8. La capsule fera un survol de la Lune sans techniquement se placer en orbite autour d’elle.

La composition de l’équipage doit être annoncée d’ici la fin de l’année. On sait déjà qu’un Canadien en fera partie, et deviendra ainsi le premier à se rendre dans l’espace lointain.

– Artémis 3: atterrissage sur la Lune

Cette troisième mission peut être comparée à Apollo 11: ce sera la première du programme à faire atterrir des astronautes sur la Lune.

Ils arriveront pour la première fois sur le pôle Sud de la Lune, où la présence d’eau sous forme de glace a été confirmée, et non près de l’équateur comme pendant Apollo.

Artémis 3 est officiellement prévue en 2025, mais selon un audit public indépendant elle devrait en réalité avoir lieu en 2026 « au plus tôt ».

A partir d’Artémis 3, la Nasa souhaite lancer environ une mission par an.

– L’alunisseur de SpaceX

La Nasa a sélectionné SpaceX pour construire l’alunisseur d’Artémis 3.

Concrètement, cet alunisseur fera la navette entre la capsule Orion placée en orbite autour de la Lune, et la surface lunaire. La capsule transportant quatre astronautes s’arrimera à l’alunisseur, qui sera alors chargé de descendre deux d’entre eux jusqu’à la surface, puis de les remonter quelques jours plus tard. C’est ensuite à bord d’Orion qu’ils reviendront tous sur Terre.

Cet alunisseur, envoyé séparément par SpaceX, sera une version du vaisseau Starship, qui n’a pour le moment effectué que des tests suborbitaux.

Pour atteindre l’orbite terrestre, il devra être propulsé par le premier étage de fusée Super Heavy, également en développement.

Avant de pouvoir se rendre jusqu’à la Lune, il devra faire le plein en se ravitaillant directement dans l’espace à partir d’un autre vaisseau Starship, préalablement rempli de carburant — un transfert hautement périlleux encore jamais testé.

Pour la suite du programme Artémis, la Nasa a lancé un nouvel appel d’offres auprès d’autres compagnies pour le développement d’alunisseurs supplémentaires.

– La station spatiale Gateway

Le programme Artémis inclut également la construction d’une station en orbite autour de la Lune, baptisée Gateway.

Le lancement des deux premiers éléments — un module d’habitation et le système de propulsion — est prévu fin 2024 au plus tôt, par une fusée Falcon Heavy de SpaceX.

Les modules suivants seront lancés par SLS en même temps qu’Orion et son équipage, chargé de les assembler à destination.

Les astronautes y resteront entre 30 et 60 jours. A terme, un alunisseur y sera arrimé pour leur permettre de descendre sur la Lune à partir de la station.

Gateway doit également servir d’étape avant les futurs voyages vers Mars.

– Le but: Mars

Paradoxalement, l’astre réellement au coeur du programme Artémis n’est pas la Lune, mais Mars.

Avec la création d’une base sur la surface de la Lune, la Nasa souhaite tester les technologies nécessaires à l’envoi d’humains vers la planète rouge: nouvelles combinaisons, véhicule pour se déplacer, mini-centrale électrique, utilisation de l’eau lunaire…

L’idée est d’apprendre à établir une présence humaine durable loin de la Terre, sans en être trop loin.

En cas de problème, la Lune n’est qu’à quelques jours de voyage. Mars, plusieurs mois.

Par Lucie AUBOURG

AFP

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