Présidentielle du 24 mars 2024: Abbé Roger Gomis appelle les Chrétiens au vote

Après la suspension du processus électoral début février dernier, suite à une crise institutionnelle, les Sénégalais sont à nouveau convoqués aux urnes, le 24 mars prochain, pour élire leur nouveau président de la République. Face à cet appel, Abbé Roger Gomis, de l’archidiocèse de Dakar, invite les Chrétiens à répondre présent. Le guide religieux soutient qu’en tant que chrétiens, il est de leur devoir de prendre part activement à ce grand rendez-vous citoyen. «Le vote n’est pas seulement un droit, c’est aussi une responsabilité sacrée que nous devons exercer pour préserver les fondements de notre République», a-t-il d’emblée souligné.  Convoquant le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église : «la participation est un devoir que tous doivent consciemment exercer, d’une manière responsable et en vue du bien commun.»

Pour Abbé Roger Gomis, même si le chrétien doit remplir son devoir civique, son choix ne doit pas être dicté par les passions du moment où les rumeurs distillées çà et là ou sur les réseaux sociaux. Il s’agit, selon lui, d’un véritable exercice de discernement, nourri par la prière et une réflexion approfondie. «Chacun d’entre nous doit prendre le temps de s’interroger, d’analyser les programmes des différents candidats, pour se forger une opinion éclairée et en phase avec nos valeurs chrétiennes», a-t-il fait comprendre. Et de poursuivre : «je tiens à être clair sur un point : l’Église catholique, dans sa sagesse multiséculaire, ne donne et ne donnera aucune consigne de vote. Comme le souligne le Compendium, « le chrétien ne peut pas trouver un parti qui corresponde pleinement aux exigences éthiques de sa foi ». Notre rôle en effet n’est pas d’imposer un candidat ou un programme politique, mais bien d’éclairer les consciences avec les principes fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église».

Dans cette réflexion, Abbé Roger Gomis donne quelques pistes sur lesquelles le chrétien peut marcher pour atteindre l’objectif.  Il s’agit, pour lui, d’un certain nombre de valeurs éthiques non négociables qui doivent guider leur discernement dont le respect absolu de toute vie humaine, la défense du mariage et de la famille traditionnelle, la liberté d’éducation, la protection sociale des plus vulnérables et une économie véritablement au service de la personne humaine et du bien commun. Face aux maux qui gangrènent notre société à savoir pauvreté, chômage des jeunes, criminalité, violences, Abbé Roger soutient qu’«il est primordial de choisir des dirigeants qui inscriront résolument leur action dans le respect de ces valeurs intangibles». Toutefois, il a tenu à dire que  «l’Église n’encourage en aucun cas l’abstention ou le boycott des élections. Une telle démission serait une forme de complicité avec les forces qui menacent notre démocratie. N’ayons donc pas peur de nous impliquer dans la chose publique ! En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas nous tenir à l’écart, sous prétexte de vouloir garder les mains propres».

Denise ZAROUR MEDANG

SUDQUOTIDIEN

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