Les déclarations de Trump planent sur la réunion des ministres de la Défense de l’Otan
Les 31 ministres de la Défense de l’Otan sont réunis à Bruxelles ce jeudi après avoir participé à une réunion à 54, celle du groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, dit « Groupe de Ramstein ». Outre l’Ukraine, les déclarations de Donald Trump, samedi dernier, annonçant son intention de laisser la Russie attaquer les pays qui ne dépensent pas assez pour leur défense, ont bousculé l’ordre du jour pour mettre le projecteur sur les dépenses militaires.
Par : RFI
L’Ukraine devrait encore être le principal point de l’ordre du jour des ministres de la Défense ce jeudi avec une session du Conseil Otan-Ukraine, l’instance crée depuis l’offensive russe pour parler d’égal à égal avec les autorités politiques et militaires de Kiev.
Plus tôt ce matin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé ses prochaines visites, vendredi à Berlin et à Paris. À Berlin, il va rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz, annoncé la présidence ukrainienne. L’Allemagne négocie avec Kiev un accord de sécurité dont la conclusion est attendue prochainement. En France, il va signer avec Emmanuel Macron un accord bilatéral de sécurité, à quelques jours de l’entrée de son pays dans sa troisième année de guerre avec la Russie. Puis Volodymyr Zelenski se rendra à Munich pour participer à la Conférence annuelle sur la sécurité.
L’Ukraine, en difficulté sur le terrain militaire, multiplie les contacts bilatéraux pour obtenir une augmentation conséquence de l’aide matérielle. L’arrêt de l’aide américaine a déjà un « impact » sur le champ de bataille, a averti ce jeudi matin le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. Kiev annonçait ce matin devoir déployer en urgence des renforts à Avdiïvka, épicentre de combats et bombardements intenses. La situation a évolué rapidement ces derniers jours dans cette cité industrielle du Donbass ravagée par les combats, où la position des défenseurs ukrainiens est de plus en plus précaire depuis que la Russie a lancé en octobre son offensive pour achever d’encercler la ville.
Polémique trumpienne sur les dépenses des alliés européens au sein de l’Otan
Autre dossier, les récentes déclarations du candidat Trump à la Maison Blanche, affirmant que grâce à sa présidence, les alliés européens ont augmenté leurs dépenses ce que récusent tous ici désormais, même le secrétaire-général de l’Otan Jens Stoltenberg qui avait toujours utilisé un ton conciliant avec lui. Ce sont les engagements de 2014 de dépenser 2% du produit intérieur brut pour la défense puis la guerre en Ukraine qui ont fait grimper en flèche les dépenses militaires, souligne notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
Jens Stoltenberg a révélé hier que 18 pays atteindraient l’objectif dès cette année alors qu’en 2023, ils n’étaient que 11. Tous les pays donnent un coup de collier très sensible dont la France comme le soulignait ce matin Sébastien Lecornu, ministre français des Armées. « Notre budget de la défense nationale française, autour de trente milliards d’euros en 2017, on sera, à terme, à 69 milliards d’euros, ce qui me permet de vous confirmer que la France remplira l’objectif des 2% donnés par l’OTAN – 2% du PIB – en cette année 2024. La vraie question, maintenant, ce n’est pas tant d’obtenir ces 2%, c’est de faire en sorte, évidemment, que ces 2% du PIB soient véritablement utiles sur le terrain militaire. Des efforts que chaque membre de l’Alliance doivent faire pour assurer et assumer la sécurité collective, et évidemment, aussi, les postures de dissuasion. »
Les déclarations électrochoc de Donald Trump ont aussi le mérite de servir de motivation à l’ensemble des Européens, même l’Allemagne dont le chancelier Olaf Scholz a promis mardi d’atteindre l’objectif plancher de 2% de dépenses militaires…
(et avec AFP)