Résilience climatique et communautaire : Un projet de 117 milliards CFA pour la vallée du fleuve Sénégal
195 millions de dollars, soit environ 117 milliards de francs Cfa, c’est le montant du financement qu’entend injecter l’Association internationale de développement (Ida), démembrement du Groupe de la Banque mondiale, dans le Projet de développement et de résilience de la vallée du fleuve Sénégal (Pdrvfs). Cette nouvelle initiative, qui a été approuvée avant-hier par le Conseil d’administration de cette institution de Bretton Woods, bénéficiera, selon un communiqué, «aux quelque 2, 9 millions de riverains de cette vallée en Mauritanie et au Sénégal, notamment les femmes, les jeunes, ainsi que d’autres parties prenantes. Le projet vise à améliorer l’accès à des infrastructures et services inclusifs, intégrés au niveau régional et résilients aux effets du changement climatique dans les communautés frontalières ciblées par le projet».
Bien qu’elles abritent l’essentiel des terres irriguées en Mauritanie (90%) et au Sénégal (80%), note le document, «les communautés résidant de part et d’autre du fleuve restent pauvres et vulnérables. Les villes de la région manquent d’infrastructures et de services de base, et se trouvent de plus en plus confrontées à des problèmes liés au changement climatique : hausse des températures, précipitations irrégulières, sécheresses, inondations, montée du niveau de la mer, salinisation des sols et de l’eau, désertification ou encore dégradation des sols».
«En investissant dans la résilience des communautés, la connectivité et le développement économique local, ce nouveau projet aidera à créer des emplois de qualité dans la Vfs et amènera des changements transformateurs dans cette très importante région frontalière», a déclaré le directeur à la Banque mondiale pour le développement durable en Afrique de l’Ouest et du Centre cité dans le communiqué. Chakib Jenane considère que «grâce aux efforts de collaboration, il permettra aux parties prenantes de surmonter les défis complexes du changement climatique et de favoriser un développement inclusif pour les communautés locales».
Lors d’un forum régional organisé à Saint-Louis du Sénégal en janvier dernier, rappelle le document, le ministre sénégalais des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Bâ, a insisté sur le besoin de lutter contre les effets du changement climatique pour permettre à la région de réaliser son potentiel. Il a déclaré à cette occasion : «Aujourd’hui, nos ambitions de développement pour la vallée du fleuve Sénégal ne pourront être réalisées qu’en maîtrisant les répercussions du changement climatique dont les effets ont commencé à perturber l’économie autour du fleuve.»
Le nouveau Pdrvfs prévoit ainsi de s’attaquer à ces problèmes à travers l’investissement dans les infrastructures communautaires, l’amélioration des infrastructures d’irrigation, l’aide aux agriculteurs pour s’adapter aux changements du régime des précipitations, l’introduction de cultures résilientes à la sécheresse et l’augmentation de la productivité agricole. Le projet vise, en outre, à protéger la biodiversité et la résilience des écosystèmes. Les communautés et institutions bénéficieront d’initiatives de développement des capacités et de partage des connaissances afin de les aider à mieux comprendre et affronter les impacts liés au changement climatique.
Ce nouveau projet s’inscrit dans le dialogue global et les mesures prises suite à la Cop27, renforçant l’urgence des mesures d’adaptation et d’atténuation climatiques.
Par Dialigué FAYE – [email protected]