Rien ne vaut une paix durable et la stabilité de notre Nation

Il existe des moments de l’histoire de la vie d’une Nation où le Peuple a besoin de grands hommes, de leaders confirmés, avertis qui, sans émotion ni passion, sont suffisamment imbus de valeurs, de clairvoyance et de hauteur d’esprit pouvant leur permettre de faire abstraction de leur prestige personnel pour orienter et guider leurs compatriotes en prenant des mesures qui, quoique difficiles, sont absolument essentielles pour la survie et le prestige de la Nation.


Le report de l’élection présidentielle, votée par l’Assemblée nationale suite à une proposition de loi constitutionnelle initiée et défendue par des députés de l’opposition demeure, quoi qu’en disent ou pensent certains, une décision de très haute portée dans le contexte actuel.

Il est vrai que le Sénégal a, jusque-là, connu, des périodes pré et post-électorales plus ou moins tendues mais force est d’admettre, pour ceux qui en ont encore la lucidité, que jamais, dans l’histoire de notre pays, des institutions aussi importantes et prestigieuses ne s’étaient encore autant, ouvertement, confrontées sur des sujets aussi sensibles que des suspicions fondées ou non, de corruption de magistrats d’aussi haut rang.


La disqualification, en elle-même, d’un candidat, par le Conseil constitutionnel n’est nullement, comme certains veulent le faire croire à l’opinion, la raison qui fonde et qui a conduit au décalage de la tenue de l’élection présidentielle. S’il est avéré que des candidatures, ne remplissant pas les exigences légales, ont toujours fait l’objet de rejet par le Conseil constitutionnel, il n’en demeure pas moins que jamais dans l’histoire de notre pays une contestation d’une décision du Conseil constitutionnel n’a été soutenue sur la base d’accusation ouverte de corruption active de membres dudit Conseil.

De telles gravissimes accusations, avec tout ce qui en est suivi et les conséquences irrémédiables qu’elles allaient, inévitablement, engendrer, justifient amplement la dérogation apportée visant à décaler, de quelques mois, l’élection présidentielle afin de lui garantir toutes les conditions de sérénité, de fiabilité, de transparence et d’inclusivité.

Malheureusement, des membres d’une certaine opposition sénégalaise, au funeste dessein, préfèrent, sans retenue aucune, rejeter, de manière systématique, aveugle et impropre, toutes les considérations de droit et de fait qui fondent le caractère impérieux d’éviter une situation conflictuelle ouverte qui, si elle devait perdurer, allait porter de graves atteintes au fonctionnement régulier de nos institutions et menacer durablement la stabilité de notre pays dans un contexte de vulnérabilité sécuritaire où des groupes organisés sont à l’affût et guettent, inlassablement, la moindre opportunité pour faire basculer notre pays dans des dérives et parachever leur tentative de déstabilisation.

Ces hommes politiques membres de cette opposition vendeuse d’illusions, adepte de la manipulation des masses et qui, obnubilée par la quête du pouvoir et très peu soucieuse de la stabilité du pays, de ses institutions et de la vie de nos jeunes compatriotes, sont accompagnés et soutenus par d’autres politiciens encagoulés se disant membres d’une certaine Société civile ayant fini de convaincre sur son caractère partisan et sa propension à se mettre au service et à la solde de groupes étrangers aux intérêts inavoués.

Les ennemis de notre pays, Dieu sait qu’il y en a, après avoir vainement tenté de nous déstabiliser par différents moyens, ont fini de jeter leur dévolu sur le jeu politique et la remise en cause de l’islam confrérique au Sénégal qu’ils semblent avoir identifié comme les seules niches pour accéder à leurs fins d’opposer les Sénégalais entre eux et de saper les efforts, jusque-là, menés par les différents régimes pour promouvoir notre bien-être commun dans un commun vouloir de vie commune.

Aucun sénégalais ne devrait accepter de mettre en péril ce legs important d’une Nation soudée autour d’un idéal de vie commune dans le respect de nos valeurs, de nos anciens, de nos chefs religieux mais aussi et surtout de nos institutions. Nous devons plus que jamais les épargner et les préserver pour notre intérêt commun afin d’éviter le chaos.

Aucun des pays qui nous entourent, ni encore moins ceux, en Afrique, qui exploitent des richesses aussi convoitées que certains minerais précieux, le pétrole, le gaz etc. n’a su se préserver de la déstabilisation.

Chacun d’entre nous a une partition à jouer, à cet effet, et le chef de l’Etat, plus que quiconque, a une responsabilité historique à assumer.

C’est pourquoi nous devons, autant que nous sommes, lui faire entière confiance, le soutenir et l’aider à l’assumer entièrement pour le bénéfice de notre cher pays qui en aucune manière ne devrait sombrer.

Le Président Macky Sall, investi de la confiance des Sénégalais, nous a, plus que jamais, rassuré sur sa volonté inébranlable de ne pas laisser sombrer notre pays et de se battre jusqu’à la fin de son magistère pour préserver l’unité de la Nation, la cohésion sociale et les institutions de la République au risque de sacrifier son prestige et égratigner son aura personnelle face à l’intérêt supérieur de la Nation. C’est bien cela qui est attendu d’un bon dirigeant et qui constitue une des marques des grands hommes. Certains, parce-que n’ayant pas bien compris ou bien cerné tous les enjeux, peuvent, parfois de bonne foi, lui être hostile et le critiquer, à tout-va. D’autres, cependant, mettront plus en avant leur appartenance à un camp ou un courant politique pour faire valoir, en toute circonstance, une opposition systématique, farouche, ostentatoire et nihiliste. Nous avons tous l’obligation citoyenne de comprendre, d’admettre et d’accepter que le chef de l’Etat est la clé de voûte des institutions de notre Nation, c’est lui qui incarne la volonté du Peuple, qui est garant de l’unité et de la stabilité de l’Etat. Son rôle est crucial dans la prise de décisions difficiles et dans la défense des intérêts nationaux, surtout dans les moments critiques de l’histoire. Le chef de l’Etat occupe une position centrale dans le système institutionnel de notre pays. Son leadership, sa sagesse et son engagement envers le bien commun sont essentiels pour assurer la stabilité et le progrès de notre Nation.

Aujourd’hui, le Président Macky Sall, qui a réaffirmé sa décision historique et inédite d’organiser une élection présidentielle à laquelle il ne prendra pas part, a fait un appel à l’ensemble de la classe politique afin d’engager un dialogue devant permettre de surmonter certains clivages, dissensions, incompréhensions et dysfonctionnements pouvant gravement nuire à la stabilité de notre pays du fait, notamment, des velléités de contestations post électorales qui demeurent, à l’heure actuelle, très nettement perceptibles. Le dialogue est un outil puissant pour construire des ponts et résoudre des problèmes en promouvant la paix et la compréhension dans un monde aussi complexe. Il offre une plateforme pour résoudre des différends de manière pacifique et constructive. En écoutant activement et en cherchant des compromis, les parties au dialogue peuvent trouver des solutions qui répondent aux besoins de tous.

Ces concertations auxquelles nous appelle le chef de l’Etat, en cela qu’elles aboutiront à la tenue, en décembre 2024, d’une élection sereine, libre, transparente et inclusive, devraient mobiliser tous les acteurs de la vie politique, sociale et institutionnelle du pays, soucieux du devenir de notre Nation. Nous devons, aujourd’hui, plus qu’hier, taire nos querelles partisanes, nous démarquer, pour l’intérêt de la Nation, de nos ambitions personnelles.

C’est à ce prix que le Sénégal continuera à faire l’exception, en Afrique, notamment au sud du Sahara, d’un jeu politique avec des acteurs à la hauteur et des joutes électorales ne compromettant, nullement, la survie de notre Peuple et le bon fonctionnement de nos institutions, au grand dam de nos ennemis.


Alioune NDOYE
Ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique Maire de Dakar-Plateau

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