Élections en Indonésie: convaincre la jeunesse de voter pour le successeur du président Widodo
En Indonésie, l’élection présidentielle et les législatives ont lieu ce mercredi 14 février. 205 millions de personnes sont attendues aux urnes. La campagne s’est terminée samedi dernier, en grande pompe pour les candidats. Ces élections sont aussi marquées par le poids de la jeunesse indonésienne dans ce vote.
De la correspondante régionale RFI,
Pour les trois potentiels présidents, ce samedi 10 février était l’occasion de convaincre les électeurs encore indécis. Et pour cela, ils ont mis en place des moyens avec leurs derniers grands rassemblements respectifs. Depuis hier dimanche, c’est la période de réserve, avec une question centrale : qui succédera au président Joko Widodo, qui raccroche après 10 ans au pouvoir ?
Il y a deux anciens gouverneurs : Ganjar Pranowo et Anies Baswedan. Mais celui qui a grimpé dans les sondages d’opinion ces derniers jours, c’est le ministre de la Défense Prabowo Subianto, militaire, ancien rival du président Jokowi, ancien gendre du dictateur Suharto.
En Indonésie, chaque candidat à la présidence doit former un binôme avec un vice-président potentiel. Et il se trouve que Prabowo, qui participe à sa troisième élection consécutive, se présente avec le fils aîné de Jokowi, qui a pu se présenter à la vice-présidence, après une modification des règles de candidature, notamment concernant l’âge minimum requis.
La campagne n’a pas été de tout repos puisque des critiques ont notamment pointé du doigt un soutien tacite du président pour ce duo. Ces derniers jours, des étudiants indonésiens ont manifesté leur mécontentement, notamment à l’université de Trisakti à Jakarta. Ils condamnent « la régression de la démocratie en Indonésie sous Widodo ».
Jeunesse
Plus de la moitié des électeurs indonésiens ont moins de 40 ans, et tous les candidats ont usé des réseaux sociaux pour toucher cet électorat pendant toute la campagne. « En 2019, c’était l’élection Instagram. Cette fois, c’est l’élection TikTok », a même déclaré à la presse internationale, un jeune porte-parole de la campagne présidentielle du candidat Ganjar Pranowo.
Petit bémol : la désinformation a également frappé sur les réseaux sociaux. Avec son lot de fake news et de montages, aucun candidat n’a été épargné.
Par ailleurs, les propositions des candidats pendant la campagne, ont beaucoup tourné autour du travail. Ils ont promis plus de 15 millions d’emplois au cours des cinq prochaines années. Pour rappel : les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentaient 55% des 7,8 millions de chômeurs en 2023.
La campagne est désormais derrière nous. Il reste encore quelques jours avant de connaître l’issue du premier tour, qui pourrait être le seul si un candidat connaît une victoire nette.