Élections européennes de 2024: vers un glissement du côté de la droite radicale?
Selon une étude du think tank ECFR (Conseil européen pour les relations extérieures) publiée ce mercredi 24 janvier, les élections du Parlement européen de 2024 seront marquées par un important glissement à droite dans de nombreux pays. Les partis populistes de la droite radicale gagneraient des voix et des sièges dans toute l’Union Européenne, tandis que les partis de centre-gauche et les partis verts perdraient des voix et des sièges.
Par : Clea Broadhurst -RFI .FR
L’étude du think tank ECFR pointe que populistes anti-européens devraient arriver en tête des sondages dans neuf États membres : Autriche, Belgique, République tchèque, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne et Slovaquie. Ils devraient être en deuxième ou troisième position dans neuf autres pays : Bulgarie, Estonie, Finlande, Allemagne, Lettonie, Portugal, Roumanie, Espagne et Suède.
Ce virage à droite devrait avoir des conséquences importantes pour les politiques européennes. Notamment sur les questions environnementales, comme la mise en œuvre de la prochaine phase du Pacte Vert et l’adoption et la mise en œuvre de politiques communes visant à atteindre les objectifs de l’Union européenne (UE) en matière d’émissions nettes zéro.
Dans le Parlement actuel, la coalition de centre-gauche a eu tendance à gagner sur ces questions, mais souvent par des marges très faibles. Le glissement significatif vers la droite dans le nouveau parlement signifiera qu’une coalition « anti-climat » est susceptible de dominer.
Une ligne plus dure sur l’immigration
Malgré une victoire, ces groupes ont des compositions très différentes et ne sont pas toujours d’accord entre eux même sur l’immigration, censée être un point de convergence, ou bien encore la Russie, sur l’élargissement et le soutien à l’Ukraine. En ce qui concerne les libertés civiles, la justice et les affaires intérieures, cela pourrait avoir des implications majeures.
C’est un recul pour les Socialistes et Démocrates, pour le groupe centriste Renew Europe – dont fait partie Renaissance d’Emmanuel Macron- et un recul pour les Verts. Identité et Démocratie, le groupe d’extrême droite dont font partie par exemple le Rassemblement national (RN) en France et Alternative pour l’Allemagne (AfD) ainsi que les Conservateurs et réformistes européens (CRE, eurosceptiques), et rassemblant aussi le parti Droit et Justice (PiS) en Pologne, Fratelli d’Italia ou encore Vox en Espagne, gagneront du terrain.
Impact sur le débat national
Si les débats nationaux qui auront lieu avant les élections de juin 2024 n’auront pas d’incidence sur la composition des gouvernements des États membres, ils auront un impact sur les positions que les chefs d’État ou de gouvernement se sentiront capables de prendre dans les mois et les années qui suivront les élections.
Le principal résultat des élections dans de nombreux États membres pourrait être le succès des partis populistes anti-establishment. Le graphique ci-dessous montre l’évolution des parts de voix entre 2019 et 2024 pour les partis populistes susceptibles de remporter au moins 6 % des voix en 2024.