CAN 2024: acquisition des droits de diffusion
En 2022, ce sont plus de 400 millions de téléspectateurs qui ont suivi la CAN à la télévision. Pouvoir retransmettre les matchs est un enjeu majeur. C’est pourquoi les droits de diffusion sont stratégiques. Ils s’élèvent à plusieurs millions d’euros. Sur le marché, des groupes historiques comme Canal+ mais aussi de nouveaux acteurs, viennent faire jouer la concurrence.
Canal+ a obtenu les droits payants en langue française en 2017. Si le montant relève du secret des affaires, David Mignot, directeur général de Canal+ Afrique, revient sur le processus d’acquisition. « Quand la CAF a vendu ses droits pour très longtemps avec un très bon contrat, nous, on a pris les droits des CAN à ce moment-là. C’était déjà il y a plusieurs années. On a donc sécurisé d’ailleurs un revenu et une exposition de la CAN. On les a eus dans des conditions qui sont correctes. »
Un contrat qui arrive à son terme cette année. Et ceci dans un contexte où la concurrence se fait de plus en plus rude. « Cette situation, la concurrence sur les achats de droit, elle est naturelle, elle fait partie du marché et donc on la vit très bien », assure David Mignot. « On a l’habitude de la gérer. Donc, on n’est pas du tout inquiet de cette nouvelle situation de marché tant que les économiques qui sont proposés restent rationnelles. »
De nouveaux acteurs entrent dans la danse
Dans la bataille de l’acquisition des droits, un jeune acteur se fait de plus en plus de place. C’est le groupe togolais New World TV.
« Les droits payants, nous avons acquis ces droits pour la langue anglaise et les langues locales [ainsi que] les droits « free to air », donc pour la diffusion en clair », explique Louis Biyao, l’avocat et le porte-parole de New World TV. « Ces droits concernent toutes les langues, aussi bien le français, l’anglais, le portugais, l’espagnol que les langues locales. Ces droits doivent être revendus aux chaînes locales distribuant en clair. Et dans ce cadre-là, New World TV sert d’agence à la CAF pour redistribuer dans tous ces pays et atteindre le maximum de public. Je confirme que dans chaque pays il y a plusieurs chaînes qui diffusent en gratuit et qui ambitionnent d’avoir les droits et nous choisissons les meilleures offres. »
Une compétition de plus en plus rude pour les chaînes nationales
Et pour les chaînes nationales, là aussi la compétition est de plus en plus rude. C’est le cas au Sénégal par exemple. « La nouveauté dans l’écosystème des droits de retransmission est que depuis quelques années, on est dans un marché ouvert », décrit Oumar Guebane, conseiller spécial sur les droits du sport à la RTS. « On a aussi les radiodiffuseurs privés, qui auparavant n’étaient pas présents, mais qui le sont aujourd’hui, qui soumissionnent et qui participent. »
Dans ce contexte, comment la RTS parvient-elle à remporter le marché ? Oumar Guebane a son idée : « Par son expérience déjà. Depuis 1972, on est dans les acquisitions de droits d’événements sportifs. Mais au-delà de l’expérience, il y a aussi le fait que la RTS s’y prend tôt. Il y a aussi le carnet d’adresses. Il faut aussi connaître, avoir de très bons rapports avec les commerçants des droits. »
Et pour la première fois cette année, des télévisions privées diffuseront la CAN : c’est le cas de Canal 2 au Cameroun ou de la Nouvelle Chaine Ivoirienne.