OPINION – Amadou Ba, un héritier illégitime en décadence !

Le Ministre Ousmane Ngom avait l’habitude de dire que  « quand on n’a pas vécu les mêmes événements, on ne peut pas avoir les mêmes souvenirs. » Cette phrase tellement significative montre à suffisance le malaise qu’Amadou Ba,  « candidat choisi » de l’APR et de la coalition Benno Bokk Yakaar, est en train de vivre au sein de la majorité présidentielle finissante. En effet, nul n’est sans savoir qu’Amadou Ba a rejoint Macky en 2013, bien après la traversée du désert, période pendant laquelle il était sous les grâces du Président Abdoulaye Wade en tant que Directeur général des Impôts et des Domaines.

C’est de 2013 à 2019, qu’il a occupé le très stratégique poste de Ministre de l’Économie et des Finances sans jamais s’engager ni soutenir politiquement le parti au pouvoir. Au contraire on se rappelle en 2019, après la réélection du Président Macky, les tergiversations qu’il y’a eu avant la formation du nouveau gouvernement à cause de son refus de quitter cette juteuse station ministérielle dans laquelle il voulait s’éterniser.

Lorsqu’il à voulu s’essayer en politique, sollicitant le suffrage des sénégalais lors des élections locales et législatives tenues respectivement les mois de janvier et juillet 2022, il a été battu à plate couture dans son fief aux parcelles assainies, jusque dans son bureau de vote numéro 8, au centre de l’école élémentaire des HLM Grand Médine. Il faut le rappeler : Amadou Ba n’a jamais gagné pour, ou fait gagner le parti au pouvoir à une élection donnée ! Sa nonchalance traduit un certain complexe, une certaine peur pour quelqu’un qui n’a jamais connu une victoire électorale.

Nous  comprenons aisément son attitude peu rassurante qui d’ailleurs fait jaser dans les rangs de la majorité. Amadou Ba est un illustre inconnu du bataillon marron-beige. Il ignore l’histoire politique de l’APR, sa trajectoire, les hommes et femmes de valeurs qui l’ont fondée, les énormes sacrifices consentis par une horde de jeunes qui jadis ont cru ardemment au projet de  « Yonnou Yokkouté ». Demandez lui la carte politique du parti sur le territoire national et dans la diaspora, les milliers de comités qui y sont installés, les différents responsables à la base, il n’en saura dire rien de convaincant. Amadou Ba n’a jamais fait le tour du Sénégal pour aller au contact des populations jusque dans les zones les plus reculées, comme ce fut le cas du candidat Macky en 2012.À un mois de l’élection présidentielle qui est une rencontre entre un homme et son peuple, Amadou n’a encore posé aucun acte majeur allant dans ce sens.

Depuis sa désignation comme héritier illégitime de Macky Sall, il s’est complètement perdu, car ne sachant pas où aller, quoi dire et par quel bout prendre l’affaire. Lors de son investiture dans une étroite salle de King Fahd Palace, Amadou Ba n’a fait que s’agripper désespérément aux baskets de Macky et de Marième Faye Sall, égrainant un chapelet d’engagements à leur endroit assortis de fermes garanties, oubliant que c’est le peuple seul qui élit son Président.

Quant à Macky Sall, il aura lamentablement échoué, car n’ayant pas su trouver dans les rangs de l’APR un homme ou une femme authentique capable de perpétuer cette œuvre collective.

En 2024, comme certains l’ont déjà prédit, ce sera la mort inéluctable de l’APR, car même si le candidat Amadou Ba arrivait à gagner les élections, il ne serait pas garant de la préservation et de la perpétuation de cet héritage politique dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants bref son histoire au vrai sens du terme.

Benoit Sène, ex militant de l’APR à Saint-Louis. Coordonnateur national des ABCDAIRES.

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