Ouverture et fonctionnement des structures dédiées à la petite enfance: l’Etat met enfin de l’ordre
Avec l’adoption du projet de décret fixant les conditions d’ouverture et les règles d’organisation et de fonctionnement des structures de prise en charge des enfants âgés de 0 à 3 ans non révolus, il devrait y avoir plus d’ordre dans l’ouverture des structures dédiées aux enfants de bas âge, pour mettre fin aux nombreux manquements notés ces derniers temps. Aussi ce texte vient-il combler le vide qui entoure jusque-là la prise en charge, dans des structures dédiées, de ce sous-secteur de la petite enfance.
Avec l’adoption du projet de décret fixant les conditions d’ouverture et les règles d’organisation et de fonctionnement des structures de prise en charge des enfants âgés de 0 à 3 ans non révolus, il devrait y avoir plus d’ordre dans l’ouverture des structures dédiées aux enfants de bas âge, pour mettre fin aux nombreux manquements notés ces derniers temps. Ce texte vient combler le vide qui entoure jusque-là la prise en charge dans des structures dédiées de ce sous-secteur de la petite enfance.
le projet de décret fixant les conditions d’ouverture et les règles d’organisation et de fonctionnement des structures de prise en charge des enfants âgés de 0 à 3 ans non révolus, a été adopté en Conseil des ministres, le mercredi 27 décembre 2023. Ce texte, dont l’adoption a été demandée depuis longtemps par les acteurs, devrait faire l’objet d’une application rigoureuse pour mettre un terme au vide à l’origine de l’anarchie qui sévit dans la prise en charge de ce sous-secteur de la petite enfance ; les entités de prise en charge des enfants de 3 à 5 ans (cases des tout-petits, écoles maternelles…) étant déjà bien règlementées et placées sous la coupole de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits.
Le «drame humain» mis à jour à la pouponnière «Keur Yeurmandé» de Ndella Madior Diouf (arrêté et placé sous mandat de dépôt avec ses présumés complices) qui a motivé ou accéléré la validation de ce texte par le gouvernement, a pourtant existé depuis un moment, sans que les vérifications nécessaires pour s’assurer de la sa régularité ne soient faites. Si toutes les dispositions étaient prise, le diagnostic de la quarantaine de bébés secourus par le service néonatalogie de l’hôpital Gaspard Kamara n’aurait pas abouti aux manquements constatés, avec des petits enfants dénutris, d’autres souffrant d’infections. Il a fallu la sortie d’anciennes travailleuses de cette pouponnière pour que la machine judiciaire s’emballe et que l’enquête de Police diligentée mette à nu les difficiles conditions de vie de ces enfants. La propriétaire des lieux, actuellement en détention, est poursuivie pour de lourdes charges, «traite de personnes, exercice illégal de la fonction de médecin, mise en danger de la vie d’autrui…». L’organisation de la prise en charge de la petite enfance est une nécessité, car les drames se multiplient.
Rappelons qu’en août dernier, l’inattention d’une lingère a couté la vie à un bébé à l’hôpital, Abass Ndao et dans des circonstances dramatiques. Ces drames n’occultent pas l’incendie de la crèche de l’hôpital Maguette Lo de Linguère ou encore celui de l’unité néonatalogie de l’hôpital de Tivaouane. Des enfants sont morts emportés par les flammes. Auparavant, l’enquête de la Sûreté urbaine sur l’affaire de la crèche la Cigogne bleue, sise à Sicap Sacré-Cœur III, qui avait défrayé la chronique en août 2021, a déjà révélé plusieurs zones d’ombres. La nourrice et le secouriste n’avaient pas les qualifications professionnelles requises pour servir dans une telle structure.
La direction de l’hôpital Albert Royer avait établi des manquements dans l’alimentation du bébé ayant perdu la vie lors de ce drame. La fondatrice de l’Institut Académique des Bébés, Fa Diallo, avait plaidé le 5 décembre dernier, le vote de ce projet de décret. « Il y a une pléthore de crèches au Sénégal alors que les professionnels sont insuffisants. Nous invitons les autorités à répertorier l’existant de ces crèches, et à réglementer le secteur pour que l’on y emploie des personnels qualifiés. En tant que acteurs de la petite enfance et du développement, nous faisons tout notre possible pour que ce décret soit mis sur la table du président de la République. On nous répète toujours que le décret est dans le circuit depuis 2019. Aux dernières nouvelles, il est annoncé au bureau du Secrétaire général de la Présidence. Nous espérons que le président Macky Sall va le signer avant la fin de son mandat pour le bien de tous».
C’était à St-Louis lors de la remise de diplômes à 200 jeunes formés par l’Institut Académique des Bébés (IAB).
Fatou NDIAYE
SUDQUOTIDIEN