Zelensky: Le gouvernement introduit un projet de loi sur la mobilisation de nouveaux soldats
Avec Stéphane Siohan correspondant RFI à Kiev,
L’armée ukrainienne a besoin de centaines de milliers d’hommes et de femmes dans ses rangs. Mais comment mobiliser plus de monde pour une tâche qui peut évidemment coûter la vie, tout cela dans une société démocratique ?
Mercredi 27 décembre, le colonel Yevhen Mejevikin, un officier respecté, a déclaré que si l’Ukraine ne mobilisait pas suffisamment, elle risquait tout simplement une défaite militaire avant la fin de l’année 2024. Il a appelé à un élan comparable à celui du début de la guerre, en 2022. Le colonel Mejevikin dit comprendre les craintes de la population face à l’engagement militaire, et que l’enjeu était donc que le gouvernement gagne la confiance de la population en lui tenant un discours de vérité.
Le flou demeure autour de ce projet de loi
Or, c’est exactement l’inverse qu’est en train de faire le gouvernement Zelensky, qui a soumis au Parlement une loi modifiant les conditions de la conscription, le 25 décembre, pendant Noël, afin d’éviter toute discussion publique. Le projet de loi n’est pas disponible dans son intégralité sur le site de la Rada. On peut y lire succinctement l’idée d’abaisser l’âge de la conscription de 27 à 25 ans, de supprimer les bureaux de conscription honnis et d’envoyer les lettres de mobilisation par e-mail.
Le flou règne sur la question de la mobilisation des femmes. Et si la semaine dernière, le ministre de la Défense, Rustem Umerov, a évoqué la mobilisation des Ukrainiens de l’étranger, les attachés de presse du gouvernement ont rétropédalé, envoyant des signaux contradictoires.
La presse ukrainienne a appris que le parti présidentiel Serviteur du peuple a demandé à tous ses députés de ne pas commenter dans les médias la loi sur la mobilisation, mais de renvoyer toutes les questions vers le commandement militaire.