Ostréiculture dans le Delta du Saloum

Le Cégep de la Gaspésie et des Îles (Cgi), une structure d’enseignement supérieur québécoise, en collaboration avec son partenaire de  l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, à savoir l’Institut des pêches et d’aquaculture (Iupa), a mis en place une ostréiculture moderne au profit des villages de Niodior, Dionewar et Falia, situés dans le Delta du Saloum, région de Fatick. Cela, à travers un projet dénommé Ostréiculture rurale et adaptation (Ora) financé à hauteur de 220 millions de francs Cfa, par le gouvernement du Québec, sur une durée de 3 ans.

Les trois villages bénéficiaires de ce projet constituent un laboratoire d’expérimentation et d’innovation pour le projet Ora dans le Delta du Saloum. Et grâce à la participation des universités, l’exploitation des huîtres dans les îles du Saloum s’est beaucoup améliorée. Pr Waly Ndiaye, enseignant-chercheur à l’Iupa, assure qu’aujourd’hui, les ostréiculteurs utilisent désormais des équipements et techniques qui leur permettent de récolter les huîtres sans trop de difficultés. «Les femmes, qui exploitent les huîtres, agressent la mangrove,  parce qu’elles coupent les racines (échasses) qui permettent à la mangrove de respirer.

Quand on coupe ses racines, la mangrove ne respire plus, elle va disparaître ; lorsque la mangrove disparaît avec le phénomène de changement climatique et l’augmentation du niveau de l’eau, ce sont pratiquement des zones qui vont subir des érosions côtières et qui vont disparaître», a déclaré Pr Ndiaye.
L’impact des résultats de ce projet commence à se faire sentir par les populations, renseigne le sous-préfet de Niodior.

Balla Moussa Mané considère que «l’arrivée du projet d’élevage des huîtres dans la zone est une aubaine pour la population. Non seulement les revenus des femmes ont beaucoup augmenté, mais également leur expérience a été boostée. La recherche a beaucoup modernisé la pratique de l’exploitation des huîtres dans ces villages. Certes, c’est une phase expérimentale, mais cela peut régler beaucoup de problèmes, notamment celui lié à la création d’emplois, l’autonomisation des femmes».

De son côté, le directeur adjoint au développement et à la coopération de Cgi a indiqué : «Ce projet est une première en Afrique de l’Ouest. Il y avait déjà des essais de captage d’huîtres, mais  cela n’a pas marché. Des données scientifiques probantes ont été prises et cela nous a permis de voir les conditions pour réaliser cette ostréiculture moderne pour des Gie de femmes et des jeunes issus de ces villages.»

Le projet Ora intervient dans un contexte où les ressources halieutiques se raréfient, à cause surtout de la surpêche. Pour pallier le déficit de la ressource, le Sénégal rêve d’une ostréiculture moderne, productive, durable.
Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – [email protected]

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