Manque de prise en charge, stigmatisation La lutte brûlante des albinos

Depuis longtemps, le combat des albinos tourne autour de points vitaux : discrimination, pauvreté et oubli institutionnel. Malgré l’engagement de l’Association nationale des albinos du Sénégal, l’indifférence est leur quotidien.Les personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal continuent de faire face à une marginalisation persistante, marquée par l’inaccessibilité à l’éducation, aux soins de santé, aux protections solaires, et surtout par l’indifférence politique. Malgré les textes internationaux et nationaux censés les protéger, leur quotidien reste un combat permanent. Mouhamadou Bamba Diop, président de l’Association nationale des albinos du Sénégal (Anas) et de la Fondation des personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal et en Afrique, tire la sonnette d’alarme. «Depuis 1960, nous courons après une loi d’orientation sociale qui tarde à être appliquée», déplore-t-il. Pour lui, le constat est amer : les albinos sont laissés-pour-compte, oubliés par les politiques publiques, exclus des recensements, marginalisés dans l’emploi et abandonnés face à des pathologies spécifiques qui affectent leur quotidien.Chaque année, sa fondation organise, pendant le Ramadan, une journée de solidarité pour venir en aide aux albinos. «La plupart doivent aller vendre sur la route ou travailler aux champs pour simplement pouvoir manger. Certains sont diplômés, très intelligents, mais restent sans emploi, condamnés à l’errance ou à la mendicité», regrette M. Diop.

L’absence de volonté politique est, selon lui, le principal frein à l’amélioration de la condition des albinos. «Il y a une volonté politique qui n’est pas inclusive. Elle oublie les minorités, et particulièrement les albinos, à tous les niveaux», dit-il. La loi d’orientation sociale, bien qu’adoptée, reste inopérante, et les institutions peinent à intégrer cette communauté dans leurs programmes. «Quand le nombre exact d’une population n’est pas connu, on ne peut pas élaborer des projets conséquents. Les agences de recensement nous ignorent. Nous ne sommes nulle part, ni dans les chiffres ni dans les politiques», ajoute M. Bamba Diop.

LEQUOTIDIEN

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