Promotion de la santé maternelle et infantile: 120 millions de F CFA à 4 écoles de Kaolack, Kolda, Saint-Louis et Thiès

Quatre écoles privées de formation en santé des régions de Kaolack (Mboutou Santé), Kolda (Institut des sciences de la santé (Isca), Saint-Louis (Institut supérieur de formation professionnelle en santé Esup-Santé) et Thiès (Ecole des infirmiers et infirmières François-Xavier Ndione) ont reçu symboliquement, dans la Cité du rail, un lot de matériel didactique d’une valeur de 120 millions de F Cfa, offert par l’Ong «Intrahealth», dans le cadre du projet «Classroom to Care (C2c)» (formation aux soins), grâce à l’appui de la firme pharmaceutique japonaise Takeda. Ce matériel didactique permet aux apprenants de s’exercer en situation simulée, avant de passer à la situation réelle, conformément à l’adage : «Jamais la première fois sur un patient.» Le matériel remis aux établissements bénéficiaires par la directrice des Ressources humaines du ministère de la Santé et de l’action sociale, Awa Fall Diagne, est composé d’une table d’accouchement équipée, une table de consultation gynécologique, du matériel de réanimation pour nouveau-nés, du matériel de promotion de la planification familiale. En plus d’un outillage de dépistage précoce du cancer du col de l’utérus, plus des mannequins destinés à divers usages et des ordinateurs et vidéoprojecteurs pour le e-learning. Ce don «Intrahealth», assure Awa Fall Diagne, est un «geste hautement apprécié qui va contribuer à relever la qualité de la formation qui a tendance à baisser, pour mettre à la disposition des structures de santé des diplômés qui serviront de manière très optimale». Elle remarque que «ce matériel… ne fera que contribuer grandement à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile».

Lancé en 2022 à Bamako, pour une durée de cinq ans, C2c vise à renforcer la formation initiale des sages-femmes et infirmiers pour une amélioration des soins de santé maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest. La phase-pilote de ce projet intervient dans 12 établissements privés de formation en santé, répartis entre le Mali, le Niger et le Sénégal, à raison de quatre par pays. La directrice du projet C2c, Jeanne Tessogué, se désole : «La douzaine d’écoles bénéficiaires du projet dans la sous-région, constitue une goutte d’eau dans la mer.» Elle renseigne que «là où les normes de l’Oms préconisent 23 prestataires de soins qualifiés pour 10 000 habitants, aucun pays d’Afrique de l’Ouest francophone n’a atteint les neuf. Tous les trois pays où intervient ce projet sont en-deçà de sept prestataires de soins qualifiés pour 10 000 habitants». Une insuffisance de personnel qualifié à laquelle elle ajoute une «répartition inégale entre le milieu urbain et la zone rurale, qui rend inaccessibles les soins de santé de qualité aux populations rurales».

Pour sa part, le président du Collectif sénégalais des établissements privés de formation en santé (Coseps), Abdoulaye Gaye, relève, par rapport aux statistiques, que «80% du personnel diplômé, infirmiers, infirmières, sages-femmes et assistant-infirmiers, sont les produits des établissements privés de formation en santé». D’après les inspections des services de la Drh du ministère de la Santé, «46 sur les 92 établissements ne sont pas aux normes». Aussi le directeur de l’Esup-Santé a promis que «le Coseps se battra pour que les structures restantes soient aux normes, afin d’éviter de porter préjudice aux populations devant bénéficier de leurs diplômés».

Classroom to Care, annonce sa directrice, prévoit de tenir une revue cette semaine, au Sénégal, avec des participants venant des trois pays d’intervention, à l’occasion de laquelle le point sera fait sur les différentes réalisations enregistrées jusqu’ici, et en fonction des orientations stratégiques de chaque pays. L’objectif étant l’amélioration de la mise en œuvre du projet. «Si nous constatons, après un an d’utilisation, qu’il y a une évolution au niveau des indicateurs sur la qualité de la formation, il y aura forcément une mise à l’échelle sur le plan national», note la directrice des Ressources humaines.
Correspondant

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