Intelligence artificielle : comment expliquer la crise chez OpenAI ?

Roi de l’intelligence artificielle générative depuis un an, OpenAI est aujourd’hui menacé de disparition. Le débarquement de son patron, Sam Altman, a déclenché une crise majeure sur fond de craintes quant aux dangers potentiels de l’IA. Microsoft, géant de la tech, en a profité pour le recruter.

Rien ne va plus au sein du joyau de l’intelligence artificielle. Tout a commencé vendredi 17 novembre. Le conseil d’administration d’OpenAI reproche à Sam Altman de prioriser le développement à marche forcée d’OpenAI, créateur de l’interface ChatGPT. « Votre conduite a apporté la preuve que vous n’aviez pas les compétences pour superviser OpenAI », ont écrit les douze dirigeants de la société, parmi lesquels le numéro deux Brad Lightcap et la responsable technique Mira Murati.

Dans le détail, Sam Altman était accusé de procéder sans prendre le temps d’analyser les risques associés, ont rapporté des médias américains. Le conseil d’administration a décidé de le remercier, l’accusant dans le même temps de ne pas avoir été « transparent » dans sa communication avec les administrateurs.

L’annonce crée la surprise au sein d’Open AI.

Dans la foulée, la plupart des cadres du créateur de ChatGPT réclament la tête des administrateurs et menacent de quitter le navire. 700 salariés des quelque 770 employés de la société californienne ont signé une lettre promettant leur départ si le conseil d’administration refusait, à son tour de démissionner.

La mission continue

Lundi 20 novembre au soir, l’annonce tombe. Satya Nadella, directeur général de Microsoft, actionnaire minoritaire d’OpenAI, a annoncé, sur X (ex-Twitter), que Sam Altman et l’ancien président Greg Brockman, démissionnaire, allaient rejoindre le créateur de Windows « avec d’autres collaborateurs (…) pour diriger une nouvelle équipe de recherche dans l’IA ».

« La mission continue », a réagi, sur le même réseau social, Sam Altman. À 38 ans, l’ex-patron débarqué il y a à peine trois jours est considéré comme une star de la Silicon Valley. « Nous allons construire quelque chose de nouveau et ce sera incroyable », a ajouté Greg Brockman sur X, en annonçant le recrutement pour ce nouveau projet au sein de Microsoft de plusieurs autres collaborateurs importants d’OpenAI, dont il cite les noms.

« Nous restons engagés dans notre partenariat avec OpenAI et nous avons confiance dans la feuille de route prévue pour notre produit », a cependant ajouté Satya Nadella, dont l’entreprise a investi plusieurs milliards de dollars dans les technologies de calcul nécessaires à OpenAI et a intégré cette technologie dans ses propres produits, comme le moteur de recherche Bing.

Emmett Shear a été désigné pour succéder à Sam Altman « Il a souvent exprimé sa préoccupation quant à la sûreté de l’intelligence artificielle » rappelle l’universitaire. Brendan Dolan-Gavitt, professeur d’informatique à l’université NYU Tandon.

Les limites d’un modèle novateur

Ces développements interrogent néanmoins sur l’avenir d’OpenAI. Les événements des derniers jours ont mis en évidence les limites du modèle d’OpenAI, qui voulait placer sous le contrôle d’une holding à but non lucratif une société sur laquelle des acteurs financiers ont misé des milliards de dollars.

« On en est arrivé là parce que de minuscules risques ont été amplifiés par des esprits amateurs de science-fiction et des journalistes à sensation », a dénoncé, dans une tribune publié par le site The Information, Vinod Khosla, fondateur de la société de capital-investissement Khosla Ventures, actionnaire d’OpenAI

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