Maladies dans le secteur agro-alimentaire : CAS NÉGLIGÉS
Si les accidents de travail et les maladies professionnelles provoqués par les industries agroalimentaires sont réels sans être alarmants, ils ne sont pas par contre déclarés au niveau de la Caisse de sécurité sociale. Seuls 10% des cas le sont…
Par Justin GOMIS – Les accidents de travail, les maladies professionnelles existent bel et bien dans les industries nationales. Et, ils sont imputés aux entreprises agroalimentaires implantées dans le pays.
«Nous sommes à moins de 10% d’accidents de travail, de maladies professionnelles déclarés à la Caisse de sécurité sociale qui nous proviennent des industries agroalimentaires», a dit Marie Diallo, directrice de la Prévention et des risques à la Caisse de sécurité sociale.
Et même si ce chiffre n’est pas alarmant, il reste cependant assez élevé. «On se dit que même si c’est 0, 001%, c’est un pourcentage de trop parce que nous visons zéro accident, zéro maladie professionnelle dans l’industrie et dans tous les domaines au Sénégal», a-t-elle fait savoir.
Le Comité sectoriel mène à travers le Sénégal, des activités dans ce sens avec les entreprises du secteur qui sont engagées aux côtés de la Caisse de sécurité sociale, aux côtés de l’Inspection du travail, a-t-elle indiqué, suite à la présentation d’une activité scientifique sur les bonnes pratiques en matière de sécurité santé au travail.
Cette étude scientifique très rigoureuse «mérite d’être vulgarisée auprès des entreprises agroalimentaires pour pouvoir les aider à asseoir une bonne politique de prévention», a dit la directrice de la Prévention et des risques à la Css.
Selon elle, «cette activité phare entre dans le cadre du plan d’actions du Comité de politique sectorielle des industries agroalimentaires». Mais, au niveau de la Caisse de sécurité sociale, la bataille se mène par la sensibilisation. «Une de nos missions principales concerne la sensibilisation. Nous travaillons sur le contrôle du respect de l’alimentation, sur la formation des travailleurs et employeurs, mais également sur la sensibilisation.
Tout changement amène quelques restrictions», a indiqué Marie Diallo. Car c’est l’individu qui est au cœur des actions de la Css, «nous ne cessons de fournir des efforts pour implémenter le réflexe de sécurité à tous les niveaux.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrit un grand projet que nous menons avec toutes les entreprises du Sénégal, mais avec le milieu de la formation professionnelle et technique, pour que le réflexe sécurité puisse s’implémenter le plus tôt possible chez l’individu, afin que ce genre de restriction-là soit en milieu professionnel», a-t-elle ajouté.
Pape Abdoulaye Djigal, président du Comité technique sectoriel des industries agroalimentaires, explique : «Que ce soit dans le secteur formel ou informel, toute la démarche est de faire en sorte qu’il y ait un consensus autour du travail de fonctionnement, une approche responsable sur ces enjeux, de faire en sorte que ces comités d’hygiène et de sécurité soient légion partout et que la protection puisse être assurée.»
Ainsi, il pense que la meilleure chose à faire dans ce combat, c’«est de soutenir l’action que mène aujourd’hui le Comité de politique sectorielle, soutenir l’action que mène les pouvoirs publics, soutenir l’action de la réglementation, l’action de la législation et de toutes les administrations qui sont là pour accompagner aussi bien l’audit, le conseil que le contrôle, pour que les entreprises deviennent des lieux où on peut s’appuyer sur des méthodes qui réussirent pour améliorer les conditions de travail, pour améliorer la santé et la sécurité au travail».
En fait, ce que recherche la Direction de la prévention des risques professionnels, c’est de faire en sorte que tout ce qui se passe dans les industries agroalimentaires «fassent effet, tache d’huile, qu’on le retrouve dans l’industrie d’extraction, dans le pétrole et le gaz, dans tous les secteurs où il y a des Sénégalais qui gagnent leur vie et qui doivent le faire en toute sécurité», a-t-il dit.