Achèvement de l’année universitaire: Reprise virtuelle à l’Ucad
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), fermée depuis le mois de juin à cause des saccages de ses installations, va devoir finir l’année universitaire 2022-2023 en distanciel. C’est la décision prise par le Conseil académique hier. Ledit conseil annonce également «la poursuite des travaux du Comité de sécurité élargi aux fins de propositions d’un rapport sur les scenarii de reprise en présentiel en tenant compte de l’évolution de l’environnement sécuritaire, au plus tard le 30 novembre 2023».
Par Dieynaba KANE – Les étudiants et les enseignants, qui exigent la reprise des cours en présentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), devront prendre leur mal en patience. Malgré la grève, les sit-in et les rassemblements du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), le Conseil académique n’a toujours pas fixé de date pour la reprise des cours en présentiel. Ledit conseil, qui s’est réuni mercredi pour examiner le point relatif au calendrier universitaire et après avoir pris connaissance du rapport du Comité de sécurité, a pris une décision qui suscitera sans doute beaucoup de polémiques et de contestations : «La finalisation des activités pédagogiques de l’année 2022-2023 en distanciel avec l’accompagnement du Rectorat.»
Dans un communiqué, il informe aussi avoir pris la décision de poursuivre les «travaux du Comité de sécurité élargi aux fins de propositions d’un rapport sur les scenarii de reprise en présentiel en tenant compte de l’évolution de l’environnement sécuritaire, au plus tard le 30 novembre 2023».
Joint par téléphone hier, le Secrétaire général du Saes a fait savoir qu’il ne peut pas réagir pour le moment. David Célestin Faye informe que cela se fera probablement samedi, après discussions avec les différentes sections.
Pour rappel, les enseignants du Saes, qui réclament la réouverture immédiate de l’Ucad, ont observé 48h de grève dans toutes les universités du pays, lundi et mardi derniers.
Rencontre des différentes sections du Saes demain
Par la suite, les syndicalistes ont été reçus par le ministre de l’Enseignement supérieur. Mais sur la Rfm mercredi, le Secrétaire général du Saes avait déclaré qu’il n’y avait rien de nouveau. D’après David Célestin Faye, «la seule chose qui l’intéresse (Ndlr : le ministre), c’est la levée du mot d’ordre». Et d’ajouter : «Alors que nous, ce qui nous intéresse, c’est le respect de la parole donnée. Les engagements que le gouvernement a pris avec le syndicat doivent être respectés. Nous demandons aussi la sécurisation et la réouverture des universités immédiatement pour sauver l’année 2022-2023.» Pour le Sg du Saes, «l’enseignement à distance tel que décrit, c’est une tromperie, une déception totale».
Concernant l’ouverture des universités, le syndicaliste renseigne que «le ministre n’a pas donné une réponse concrète». Et de fustiger : «C’est une tergiversation depuis le début. Ce n’est pas à nous de prouver qu’il y aura la sécurité. L’Etat a les moyens de garantir la sécurité des uns et des autres. Ce que nous demandons, c’est la sécurisation et la réouverture des universités pour qu’on puisse sauver l’année.» Analysant l’attitude de la tutelle dans cette crise, M. Faye soutient que «cela montre que le ministre est dépassé par la situation».
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