Mondial-2023: les « papys » anglais font de la résistance
Farrell, Lawes, Tuilagi, George, Cole… L’Angleterre, en plein doute avant le début de la Coupe du monde de rugby, a pu compter sur ses « vieux » briscards pour en atteindre la demi-finale samedi (21h00) au Stade de France contre l’Afrique du Sud, une autre équipe d’expérience.On joue la 72e minute du quart de finale dimanche à Marseille. Les Fidji viennent de revenir à hauteur (24-24) grâce à deux essais coup sur coup lorsque l’ouvreur anglais Owen Farrell (32 ans), servi en retrait par son demi de mêlée Danny Care (32 ans), ajuste un drop assassin.
Près d’un quart d’heure plus tard, au bout d’une longue séquence défensive, le troisième ligne Courtney Lawes (34 ans) pose ses larges mains sur le ballon dans un regroupement et met fin au suspense: le XV de la Rose est dans le dernier carré du Mondial et peut remercier ses trentenaires.Le puissant trois-quarts centre Manu Tuilagi (32 ans) s’était lui aussi distingué plus tôt en inscrivant son premier essai en sélection depuis près de deux ans et le talonneur Jamie George (33 ans vendredi) a disputé les deux derniers matches sans être remplacé, une rareté à ce poste. »Chaque fois que je porte ce maillot (de l’équipe nationale), je joue comme si ce pouvait être la dernière. Je suis vraiment heureux que ce ne soit pas le cas », a soufflé Care, décisif une semaine plus tôt contre les Samoa (18-17). »L’expérience a son importance quand on arrive à ce stade de la compétition, dans les matches à élimination directe », affirme de demi de mêlée aux 94 sélections. « Pas mal de nos gars ont disputé la finale de la Coupe du monde il y a quatre ans et ont gagné des trophées, des grands matches… » »En sécurité »Treize des 23 joueurs retenus par le sélectionneur Steve Borthwick pour la demie contre les Springboks ont participé à la finale perdue face à cette même équipe (32-12) en 2019 au Japon.De quoi apporter aux Anglais un surcroît de sérénité quand la tension s’élève — ce qui a peut-être manqué à la France en fin de match le week-end dernier — dans le sillage rassurant de leur capitaine Farrell (110 sélections), auteur de 20 points face aux Fidjiens. »On se sent en sécurité quand il est là », témoigne Care. « Ca doit bien faire 10 ou 12 ans que je joue avec lui et son niveau n’a jamais baissé. Il continue de montrer match après match qu’il est un joueur de classe mondiale ».Certains des autres vétérans anglais ont connu des creux au cours de leur carrière, mais semblent connaître une deuxième jeunesse depuis le début de la compétition, à l’image de Tuilagi, qui n’avait plus été aussi tranchant depuis longtemps. »Il a surmonté beaucoup de choses. Bravo à lui de ne pas avoir baissé les bras et d’être revenu à son meilleur niveau », salue son ancien coéquipier à Leicester Dan Cole (36 ans), lui-même revenu en grâce après avoir été longtemps tenu à l’écart de la sélection. »Vous prenez ça comme un acquis quand vous débarquez, mais vous réalisez nettement plus avec l’âge la chance que vous avez d’en faire partie », ajoute-t-il.Avant de passer le flambeau à la génération montante (Marcus Smith, Ben Earl, Ollie Chessum, Freddie Steward…), le robuste pilier droit espère achever sur une bonne note son histoire avec la Coupe du monde, comme ses coéquipiers Lawes, Tuilagi, Care, Jonny May (33 ans) ou Joe Marler (33 ans).Leur expérience des grands rendez-vous sera une nouvelle fois cruciale samedi. Pas de chance pour les Anglais: l’Afrique du Sud, championne du monde en titre, n’en manque pas non plus.