Le livre offert par Emmanuel Macron au pape François crée la polémique en Pologne
En visite à Rome, le président français a offert lundi 24 octobre au souverain pontife un exemplaire de la première édition de Vers la paix perpétuelle du philosophe Emmanuel Kant. Le problème est que le livre appartiendrait à la Pologne.
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Emmanuel Macron, un trafiquant d’œuvres ? Telle est la question que s’est posé un internaute polonais après la visite du président français au Vatican et la remise au pape François d’une édition originale de 1796 de Vers la paix perpétuelle d’Emmanuel Kant. En cause, le tampon de la « salle de lecture académique de Lviv » qui figure sur la première page. Le livre appartiendrait à la Pologne, Lviv étant à l’intérieur des frontières du pays avant la Seconde Guerre mondiale.
Des médias et des internautes polonais ont immédiatement soupçonné que l’ouvrage ait pu être volé par les nazis allemands qui ont occupé cette ville ayant appartenu à la Pologne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et appartenant aujourd’hui à l’Ukraine. L’affaire est devenue virale sur la toile et le geste du président français a été qualifié d’« étrange », « gênant », voire insultant pour la Pologne, selon les internautes les plus agressifs. Le ministère polonais des Affaires étrangères a adopté une position réservée, se bornant à dire qu’il était « au courant ».
Mais un libraire parisien spécialisé dans les livres anciens et rares, dont le nom a été donné dans le contexte de cette affaire, a confirmé à l’AFP avoir vendu le livre de Kant à la présidence française. « L’histoire de ce volume montre qu’il ne peut pas venir d’une spoliation par les nazis. Il vient d’une bibliothèque à Lviv, dont il est sorti quelque part entre 1850 et 1870, probablement à l’occasion d’une vente », a précisé Patrick Hatchuel.
Selon lui, c’est ensuite que l’ouvrage arrive en France. Vers 1900, il est à Paris chez un libraire spécialiste d’ésotérisme. « Une étiquette imprimée en atteste », indique Patrick Hatchuel, qui a acheté le livre au fils d’un collectionneur privé qui en avait l’acquisition il y a un demi-siècle. « Il n’y a pas de problème à ce sujet, tout est vérifiable », assure-t-il. Patrick Hatchuel confie « avoir fait un prix » à l’Élysée, inférieur au prix de catalogue de 2.500 euros.
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(Avec AFP)