Charte de l’Union africaine : Les pays membres encouragés à ratifier les protocoles

Le Groupe régional ouest-africain du Parlement panafricain a exhorté, hier à Praia, les pays africains à accélérer le processus de signature et de ratification d’une série d’instruments juridiques de l’Union africaine, notamment le protocole de Malabo et le protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des personnes handicapées en Afrique. Ces documents sont considérés comme importants, non seulement pour le fonctionnement de cet organe, mais aussi pour lui permettre de légiférer et d’élaborer des lois qui aideront les pays à définir des politiques de développement et à améliorer la vie des Africains et de leur diaspora.

Par Arlinda NEVES – L’équipe de plaidoyer du Groupe régional ouest-africain du Parlement panafricain, dirigée par Lúcia dos Passos, députée cap-verdienne et troisième vice-présidente du Parlement panafricain, a entamé hier 25 septembre, une visite de cinq jours au Cap-Vert, d’abord auprès des membres du groupe national du Parlement panafricain, à l’Assemblée nationale et auprès du président de l’Assemblée nationale, Austelino Correia. Ils ont passé en revue un certain nombre d’instruments que plusieurs pays africains, notamment ceux de la Cedeao, n’ont pas encore ratifiés, à savoir : la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, ainsi que le protocole au traité instituant la Communauté économique africaine sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et le droit d’établissement, le protocole à l’acte constitutif de l’Union africaine sur le Parlement panafricain (protocole révisé du Parlement panafricain/protocole de Malabo), le protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des personnes handicapées en Afrique, ainsi que le protocole à la zone de libre-échange continentale africaine, à savoir le protocole sur le commerce des services et le protocole sur les règles et procédures pour le règlement des différends. A la sortie de la réunion, le président du Groupe régional ouest-africain du Parlement panafricain, Alhagie Mbow, s’est dit préoccupé par le retard de la ratification et a réitéré l’appel à l’accélération du processus.  «Il est important que tous les pays du continent, y compris le Cap-Vert, ratifient ces accords. Le Cap-Vert est membre de l’Union africaine et de la Cedeao, et la signature et la ratification de ces documents permettront de légitimer ces accords, en particulier celui sur la libre circulation des personnes, ce qui aidera le pays lui-même et, au-delà, le continent, qui agira et se positionnera d’une seule voix», a-t-il lancé, accompagné de la députée cap-verdienne et vice-présidente du Parlement panafricain, Lúcia dos Passos. En effet, de la part du Cap-Vert, qui n’a fait que ratifier l’accord de libre-échange, Lúcia dos Passos a assuré avoir reçu un «excellent retour» des autorités cap-verdiennes, notamment du président de l’Assemblée nationale, Austelino Correia, qui, selon elle, a démontré son «engagement total à sensibiliser les parlementaires nationaux, et surtout le gouvernement, qui», a-t-elle dit, «a la responsabilité de faire en sorte que ces questions soient discutées et approuvées au Parlement, et ensuite déposées auprès de l’Union africaine».

Mais, selon Lúcia dos Passos, les défis auxquels est confronté le Parlement panafricain sont vraiment énormes sur le continent. «L’élection et la gouvernance de gouvernements anticonstitutionnels est un défi qui nous interpelle tous. Au niveau de la Cedeao, nous avons des pays comme le Niger, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry qui sont dirigés actuellement des gouvernements anticonstitutionnels parce qu’ils ont subi des coups d’Etat», a-t-elle déclaré. Lúcia dos Passos a cependant indiqué qu’un travail de sensibilisation a été effectué auprès de la population et surtout des partis politiques pour qu’ils acceptent les résultats des élections et respectent la volonté du Peuple.

C’est la deuxième fois en moins d’’une semaine que des dirigeants d’organisations africaines dont la Cedeao, appellent les pays à ratifier des instruments juridiques concernant les pays de la région. Et en attendant que les gouvernements africains manifestent leur volonté, le Groupe régional ouest-africain du Parlement panafricain poursuit son programme d’influence. Le groupe sera à Praia jusqu’au samedi 29. Il rendra visite au président de la République, au Premier ministre, au ministère des Affaires étrangères, au ministère de la Famille et de l’inclusion sociale et aux commissions nationales des droits de l’Homme. Après le Cap-Vert, l’équipe panafricaine poursuivra son voyage dans d’autres pays de la Cedeao et terminera sa visite en Côte d’Ivoire.
Correspondante particulière

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