La vente d’OL reportée
Nouvelle échéance pour la vente de l’OL au milliardaire américain John Textor: cette transaction de 800 millions d’euros, soumise à différentes étapes, est désormais fixée au 17 novembre, prolongeant le suspense sur un éventuel tournant historique pour le club.
« À ce jour, des progrès substantiels ont été faits sur toutes les étapes nécessaires à la finalisation de l’opération », initialement annoncée pour le 30 septembre puis reportée au 21 octobre, a cependant souligné OL Groupe lundi dans un communiqué.
Diffusé avant l’ouverture des marchés, le texte affirme que « Pathé (Jérôme Seydoux), IDG Capital, Holnest (Aulas), OL Groupe et Eagle Football se sont mis d’accord sur la fixation de la nouvelle date de réalisation de l’opération au 17 novembre 2022 et les étapes intermédiaires pour la signature de la documentation finale de financement en dette et en fonds propres ».
« Si l’une de ces étapes n’était pas réalisée », elle ouvrirait « droit à résiliation sans préjudice des autres droits au bénéfice de Pathé IDG, Holnest et OL Groupe », les actuels actionnaires du club français, précise le communiqué.
Selon ce texte, « Eagle Football a informé OL Groupe que des discussions avancées étaient en cours avec des investisseurs identifiés en dette et fonds propres prêts à soutenir la transaction ».
Mais « ce financement demeure soumis à la finalisation par Eagle Football de la documentatation détaillée, aux autorisations habituelles (notamment des autorités footballistiques) et aux procédures de vérifications internes aux prêteurs du groupe » OL, qui ont « donné leur consentement », ce qui explique que « l’opération n’a pas pu être réalisée le 21 octobre ».
En clair, la balle est dans le camp de Textor pour la réalisation de l’opération.
– Textor veut rassurer
Via Eagle Football Holdings LLC, John Textor doit acquérir la totalité des actions et la moitié des Osranes (obligations convertibles en actions pour financer la construction du Groupama Stadium) détenues par Holnest – la holding de la famille Aulas (27,7% du capital) -, plus la totalité des actions et des Osranes détenues par Pathé (19,3%) et le fonds d’investissement chinois IDG Capitals (19,8%). Ces deux derniers avaient annoncé le 9 mars vouloir céder leurs parts.
Pour contrer le scepticisme apparu ces dernières semaines sur ses capacités de financement, John Textor a tenté dans la nuit du 19 au 20 octobre de rassurer les supporters lyonnais par une lettre sur son site internet.
« Sachez que des transactions comme celle-ci peuvent être assez compliquées pour les acheteurs et les vendeurs, et il n’est pas rare de découvrir des obstacles sur le chemin d’un +closing+ qui créent des complexités et des retards », a-t-il écrit.
Dans ce courrier, l’homme d’affaires américain, en qui Jean-Michel Aulas a toujours maintenu sa confiance, se disait « tout à fait prêt à finaliser l’acquisition », affirmant que son principal partenaire financier « se tient prêt à financer Eagle Football » pour acheter la participation majoritaire et fournir des capitaux supplémentaires à OLG ».
– Sport et divertissement –
Passé des effets spéciaux au cinéma à la création digitale par intelligence artificielle puis au streaming d’événements sportifs en direct, John Textor s’est lancé en août 2021 sur le terrain du football.
Il est entré au capital du club londonien de Crystal Palace (Premier League) avant de devenir début 2022 actionnaire majoritaire du club brésilien de Botafogo et de Molenbeek (2e div. belge).
En revanche, son récent projet de rachat partiel du Sporting Lisbonne a échoué.
Ce changement marquerait un tournant historique pour l’OL, même si Jean-Michel Aulas, qui en avait pris le contrôle en 1987, a confirmé qu’il allait « rester au moins trois ans » à son poste pour assurer la gestion opérationnelle du club.
En 35 ans, l’homme d’affaire lyonnais a fait passer l’OL d’un statut de club associatif végétant en D2 à une holding cotée en Bourse, décrochant au passage sept titres consécutifs de champion de France, de 2002 à 2008. Au 30 juin, OL Groupe affichait un chiffre d’affaires en hausse de 42%, à 252,5 millions d’euros, après une perte historique liée à la pandémie de Covid-19 (-107 millions) sur l’exercice précédent, même si la holding affiche encore une perte nette de 55 millions d’euros.
L’OL vit actuellement une passe sportive difficile mais vient de renouer avec la victoire à Montpellier (2-1) après six matches sans victoire, restant 8e de la Ligue 1 à dix points de Lorient (3e) et de Lens (2e) qui occupent les places qualificatives pour la Ligue des champions, son objectif affiché.
Par Francois-Jean TIXIER