Taux de pression fiscale estimé à 13,8% : L’Uemoa déterminée à poursuivre les efforts et stratégies
Estimé à 13,8% sur un objectif de 20%, le taux de pression fiscale de reste encore bas dans l’espace Uemoa. Plusieurs facteurs sont à l’origine selon le directeur de prévision et des études économiques, Kalidou Thiaw. L’un d’eux est le rebasage des comptes nationaux qui entraîne automatiquement la baisse du taux de pression fiscale. Ainsi l’Uemoa compte poursuivre les efforts pour son relèvement.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) organise depuis lundi un atelier de formation sur les enjeux de la conjoncture économique. C’est à l’intention d’une quarantaine de journalistes des huit pays membres de l’Union. Les travaux animés par le professeur Seydi Ababacar Dieng, enseignant-chercheur en sciences économiques à l’université de Dakar, concernent notamment les aspects théoriques et pratiques sur la comptabilité, la monnaie et le financement de l’économie, la régulation de l’activité économique, la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), entre autres sujets. L’objectif, selon la représentante résidente Aïssa Kabo, est de former les professionnels des médias, qui s’intéressent aux questions économiques et financières, d’être plus au fait des enjeux de la conjoncture économique.
« L’expérience a montré qu’il n’est pas toujours aisé pour les journalistes économiques, dans les rédactions, de maîtriser parfaitement le langage et les mécanismes, parfois complexes, du champ économique et financier. Le Président de la Commission, Abdoulaye Diop, conformément à sa promesse faite en 2022 lors de sa rencontre avec les membres de votre plateforme ‘’Médias Uemoa’’, et des représentants des autres organes de presse, a donné son accord pour l’organisation de la présente session de renforcement de capacités au profit des journalistes économiques et financiers de l’espace Uemoa. Notre souhait est que par vos plumes, vos sons et vos images, les populations soient davantage sensibilisées sur les questions de développement portées par l’Union notamment à travers le Cadre d’actions prioritaires de l’Union pour la période 2021-2025 (CAP 2025) », a souligné Mme Aïssa Kabo, lors de la cérémonie d’ouverture. La deuxième journée de formation a été consacrée aux différents concepts de la comptabilité nationale, de l’épargne, de l’investissement, l’inflation et le chômage. Les débats qui ont suivi les présentations ont permis d’aborder la pression fiscale au sein de l’Union, qui s’établit à 13,8% sur un objectif de 20%.
Ce taux reste encore faible pour plusieurs raisons, renseigne Kalidou Thiaw, directeur de la prévision et des études économiques. L’un des facteurs, selon lui, est le rebasage des comptes nationaux. « C’est vrai que les taux sont relativement faibles par rapport aux autres régions. Mais il faut tenir en compte la révision du Pib faire récemment par certains pays à travers le rebasage des comptes nationaux. L’un des effets importants du relèvement de ce niveau de Pib est une baisse du taux de pression fiscale parce que vous avez le Pib qui est un dénominateur. Il faut dire que ce le relèvement des Pib a un effet. Malgré tout, nous avons des stratégies en cours pour essayer d’améliorer la mobilisation des recettes. D’ailleurs nous avons organisé récemment un atelier à Dakar. L’idée était de partager des expériences concernant les meilleures performances en termes de mobilisation des recettes », a souligné Kalidou Thiaw. À l’en croire des réflexions sont en cours concernant notamment la fiscalité.
« La direction générale des finances publiques et de la fiscalité intérieure a effectué des missions au niveau des États pour évaluer le plan d’accès pour l’amélioration de la mobilisation des recettes qui a été adoptée par le Conseil des ministres de l’Uemoa en 2019. La difficulté que nous avons c’est généralement la capacité à améliorer la mobilisation des recettes en liaison avec les performances de croissance. Donc il y’a des réflexions pour voir s’il ne faudrait pas augmenter la fiscalité vis à vis de certaines entreprises qui ne paient pas assez d’impôts ou est ce qu’il ne faut pas réduire les exonérations qui sont accordées à certaines entreprises », a poursuivi Kalidou Thiaw. L’autre option à ses yeux est l’élargissement de la base des recettes fiscales en comptabilisant au fur et à mesure les entités de sécurité sociale, les entreprises publiques. « Ainsi on élargit le champ de l’administration publique à ces différentes entités, de manière générale dans tout ce qui concerne les finances publiques, il va falloir prendre en compte ces institutions là dans le calcul des recettes fiscales et les dépenses fiscales. Et cela va affecter la pression fiscale », précise M. Thiaw. Intervenant à sa suite, la représentante résidente de l’Uemoa à Dakar, Aïssa Kabo a rappelé l’importance d’exploiter d’autres niches de mobilisation des recettes fiscales telles que le secteur de l’Immobilier etc.
Demba DIENG
LESOLEIL