#Ziguinchor – 36% de la population victimes des Mgf: Le Sénégal traîne le pas
En dépit des efforts sur les plans législatif et judiciaire, et les sensibilisations, les Mutilations génitales féminines (Mgf) persistent encore au Sénégal dont les conséquences ne sont plus à démontrer. 36% de la population sont victimes de cette pratique rétrograde.
Par Khady SONKO – La pratique des Mutilations génitales féminines (Mgf) persiste encore au Sénégal. Ce phénomène, qui engendre des conséquences néfastes, continue surtout dans les contrées frontalières. Pour éradiquer le fléau, les femmes porteuses de voix sont sensibilisées afin qu’elles servent de relais jusque dans les coins les plus reculés. Selon les acteurs, les accouchements et les débuts de procréation sont les moments les plus redoutés par les victimes de Mgf. «36% de la population pratiquent encore les Mgf et 85% des victimes sont entre 0 à 5 ans. Les victimes sont des enfants incapables de se défendre.
D’où la pertinence de sensibiliser les parents», a déclaré Mariama Diallo, directrice de la Famille à Ziguinchor, à l’atelier de renforcement de capacités des femmes leaders sur les Mgf.
Malgré sa criminalisation au Sénégal, la pratique persiste à cause des pesanteurs socioculturelles. L’atelier vise aussi à renforcer l’engagement des acteurs communautaires pour une meilleure appropriation de la stratégie nationale pour l’abandon des Mgf d’ici 2030.
Au-delà d’une synergie des acteurs et des interventions, l’Etat doit aussi mobiliser plus de moments d’intervention. «Sans consensus, nous ne pouvons pas nous en sortir», estime Mamadou Ndoye, coordonnateur du projet pour l’abandon des Mgf au Sénégal. «Des efforts sont faits, mais il reste encore de grands pas. Nous nous sommes rendu compte qu’il fallait impliquer d’autres acheteurs que sont les femmes leaders qui doivent jouer un rôle extrêmement important dans la cohésion sociale, dans l’éducation des filles et dans l’éradication de ces pratiques néfastes», soutient Oulèye Demba, spécialiste de la protection de l’enfant en charge du programme conjoint au niveau de l’Unicef pour le Sénégal. Le Sénégal stagne dans la lutte contre les Mgf. Il y avait beaucoup d’élan au Sénégal, mais depuis quelques années, d’autres pays lui dament le pion.
