Migration – Prise en compte de la dimension genre aux frontières internationales

LES AGENTS DE LA PDAT MIS A NIVEAU

Dans le contexte national marqué par une recrudescence de la migration irrégulière, le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (Hcdh-Brao) et l’Onudc ont organisé hier, une rencontre pour sensibiliser les agents de la Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf) à la préservation du respect des droits des migrants et la prise en compte de la dimension genre aux frontières internationales.

Par Ousmane SOW – Les candidats à l’émigration tentent toujours leur chance, malgré la vague d’émotion provoquée par les séries de décès dont la presse et les organisations de défense des droits de migrants se font régulièrement les échos.

A Saint-Louis, carrefour et lieu de départ de migrants, le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (Hcdh-Brao), à travers le projet conjoint de Protection des migrants (Promis) mis en œuvre avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), abrite depuis hier, un atelier de formation et de sensibilisation des personnels de la Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf) sur le respect des droits humains aux frontières internationales et la prise en compte du genre dans les opérations. Evidemment, la situation des droits humains de nombreux migrants en transit est précaire, voire périlleuse.

Le voyage est souvent long, dangereux et même multidirectionnel. Certains n’atteignent jamais leur destination. Et ils risquent d’être victimes de tout un ensemble de violations des droits de l’Homme, notamment parce qu’ils n’ont plus de ressources ou sont bloqués dans le pays de transit, et parce qu’ils sont dépourvus de protection juridique ou qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas demander la protection du pays de transit.

Et pourtant, en vertu du Droit international, les Etats ont l’obligation de lutter contre les dangers et risques auxquels sont confrontés les migrants en transit. Car, il faut le dire, l’arrivée à une frontière internationale ne met pas fin aux risques de violations des droits humains des migrants. Selon Mame Farma Ndiaye, commissaire de police et cheffe de la Division personnel, logistique et formation de la Dpaf, la prise en compte de la dimension des droits humains et du genre dans les contrôles des migrants aux frontières internationales est essentielle pour l’autorité policière. C’est pour cette raison, dit-elle, que la thématique est déjà intégrée dans le curriculum de formation des agents de police. «Néanmoins, il est important que les agents en exercice puissent bénéficier d’une formation continue», a déclaré la cheffe de la Division personnel, logistique et formation de la Dpaf. Ainsi, à travers cette formation, la Commissaire de police précise que cette activité est d’autant plus importante qu’elle intervient dans un contexte marqué par beaucoup de départs et de retours et que «les droits du migrant, qu’il parte de façon régulière ou non, doivent être respectés». Ange François Atta, Coordinateur régional du projet Promis et par ailleurs représentant de Robert Kotchani, du Hcdh-Brao, a de son côté indiqué que la migration est inhérente à toutes les sociétés humaines.
«C’est pourquoi tous les migrants, peu importe leur origine, religion ou genre, ont droit à la protection prévue par le Droit international des droits de l’Homme à tous les stades de leur parcours migratoire», a-t-il dit. Mais malheureusement, a-t-il poursuivi, les droits des migrants ne sont pas toujours respectés.

Ce qui conduit nombre d’entre eux à recourir à des voies irrégulières, qui débouchent souvent sur des tragédies. Par ailleurs, fait-il savoir, les Etats ont l’obligation de respecter, protéger et réaliser les droits de toutes les personnes relevant de leur juridiction, sur la base d’instruments pertinents auxquels ils ont souscrit. Le Hcdh de rappeler que, sur le plan interne, le Sénégal s’est engagé depuis plus d’une décennie dans la lutte contre la traite des personnes, en renforçant notamment son arsenal juridique avec l’adoption de la loi n°2005-06 du 10 mai 2005 relative à la traite des personnes et pratiques assimilées, et à la protection des victimes.

Le gouvernement du Sénégal, ajoutent le Hcdh et l’Onudc, a en plus développé plusieurs stratégies au cours des dernières années pour renforcer la réponse à la migration irrégulière, notamment avec la création en janvier 2018 de la Division de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (Dnlt). Cette dernière est une entité de la Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf) de la Police nationale qui, selon le document, a pour objectif de lutter contre le trafic de migrants et la fraude de documents, entre autres.

Il faut souligner que la formation, qui a commencé lundi dans la ville de Saint-Louis, a été suivie d’une visite de la délégation des Nations unies pour l’observation pratique et de recommandations au poste frontière de Rosso afin d’apprécier l’intégration effective de l’approche basée sur les droits humains, et la prise en compte de la dimension genre dans la lutte contre le trafic illicite de migrants et les réponses apportées pour lutter efficacement contre les violations des droits de l’Homme liées aux migrations irrégulières aux frontières internationales.

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