Magal 2023 : Eau-dela de la ferveur

Le Magal de Touba a vécu hier comme toujours : dans la ferveur et le recueillement. Pour les talibés, il n’y a pas de contraintes pour éviter le voyage à Touba. Evidemment, les inondations font partie du quotidien des talibés, surtout que le ciel a arrosé la ville religieuse dans l’après-midi. Pour eux, c’est presqu’anecdotique car plus de 5 millions de fidèles ont rallié la capitale du mouridisme pour célébrer cet évènement.

Il y a la pluie. Il y a la circulation. Mais, la ferveur ne faiblit pas. Les scènes d’allégeance et d’attachement à la confrérie mouride. Et à son fondateur. A Touba, plus de 5 millions de pèlerins étaient présents à la 129e édition du Grand Magal, note la Commission culture et communication du comité d’organisation du Magal. Comme chaque année, les pèlerins ont pris d’assaut le mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme, dont la grandeur est célébrée. A l’intérieur de la Grande mosquée de Touba, de longues files se sont formées très tôt dans la matinée d’hier pour rendre hommage à cet homme multidimensionnel. Pour des prières toujours exaucées.
Très déterminés et dopés par leur attachement à Serigne Touba, ces pèlerins ont levé toutes les barrières pour accéder au mausolée du fondateur du mouridisme et des autres chefs religieux, qui reposent au sein de ce monument cultuel. Devant les différentes portes d’entrée de la Grande mosquée, les talibés en file indienne attendaient leur tour pour pouvoir se recueillir. Pour Ibra­hima Diop, l’attente est très longue. Cette année, la chaleur n’est pas accablante, car le ciel a ouvert ses vannes ces dernières heures. Peu importe les conditions, Massamba est prêt à attendre plusieurs heures. A ses yeux, Cheikh Ahmadou Bamba mérite tous les sacrifices. «Je viens de me recueillir devant le mausolée de Kha­dimoul Rassoul après avoir rendu grâce à Allah et prier pour que le salut éternel soit avec le prophète Mahomet (Psl). Peu importe le temps qu’on passera ici, je ne me plaindrai jamais parce que nous ne pouvons pas payer le fondateur du mouridisme pour tout ce qu’il a fait pour nous. Tout est grâce !», a-t-il expliqué.
L’image ne change pas. Cette année encore, pour la célébration de la 129ème édition du Magal de Touba, les femmes et les hommes sont séparés grâce à un dispositif mis en place par les membres du Dahira Mou­khadimatoul Khidma, en charge de la gestion de la Grande mosquée de Touba. Ils sont aidés dans cette tâche par des policiers postés à l’entrée comme à la sortie des lieux. Khady Seck, 32 ans, qui s’est recueillie dans le mausolée, ne cache pas sa joie et rend grâce à Dieu d’avoir assisté encore une fois à cet événement. Cette «talibée» prend part au Magal depuis l’avènement de Serigne Bara Mbacké à la tête du khalifat des Mourides. Elle a bravé la chaleur accablante sur des bouchons kilométriques, traverser quelques flaques d’eau qui se sont constituées dans plusieurs rues de la Ville religieuse à cause des dernières précipitations. «Ce n’est pas une barrière. Si je suis en bonne santé, rien ne peut m’empêcher de venir au Magal», dit-elle.


A Guédé, Darou Miname, à Héliport,… partout la ferveur est au sommet. Pour les talibés, la fierté d’être disciples de Serigne Touba ne s’explique pas. C’est une «bénédiction», dit Assane. Qu’il vente, fasse chaud ou pleuve comme cette année, c’est une obligation d’être à Touba chaque 18 Safar.

LEQUOTIDIEN

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