Sédhiou – vol de bétail assorti de mort d’homme…Le Balantacounda dénonce une insécurité et réclame la libération des prévenus utochtone
Le vol de bétail avec usage d’armes à feu ensanglante à nouveau le département de Goudomp, dans sa bande frontalière qui le sépare de la Guinée-Bissau.
Des sources bien informées ont renseigné de la présence de sujets bissau-guinéens dans la zone de Manécounda, début juillet dernier, et qui ont subtilisé plusieurs têtes de bœufs.
La riposte des supposés propriétaires des bêtes a occasionné deux morts du côté des assaillants et des arrestations chez les autochtones.
Les populations de Djibanar dénoncent une insécurité galopante et appauvrissante, ainsi que le retour du bâton à chaque fois qu’elles organisent une riposte «légitime»
Cette affaire remonte au 7 juillet dernier, dans la soirée au cours de laquelle un cas de vol de bétail a été déclaré au village de Manécounda, en plein cœur du Balantacounda, dans le département de Goudomp.
Selon des sources généralement bien informées, des voleurs armés seraient venus des villages bissau-guinéens voisins et se seraient emparés des bœufs pour ensuite reprendre le chemin inverse. Et c’est à hauteur du village de Madina Peul qu’ils ont essuyé des tirs de supposés propriétaires des bêtes.
Et il s’en est suivi des échanges de coups de feu, renseignent nos sources. L’un des présumés voleurs a été mortellement atteint et abandonné dans la nature. Un autre aurait succombé à ses blessures.
Les gendarmes de la Brigade de Samine ont ouvert une enquête qui a conduit à l’arrestation, le 14 août dernier, du président du Comité de surveillance contre le vol de bétail, Jean Séraphin Mané, pour nécessité d’enquête. La semaine dernière, c’est l’imam de Manécounda, Aliou Kandé, qui a également été écroué, pour avoir appelé nuitamment, diton, les habitants de Madina Peul à intercepter les supposés voleurs.
Il n’en fallait pas plus pour déborder la colère des populations de l’arrondissement de Djibanar qui ont organisé plusieurs rassemblements, pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’absence de sécurité.
Face à la presse, plusieurs orateurs ont déclaré que leurs villages sont souvent attaqués par des Bissau-guinéens armés. Mais, à chaque fois qu’ils organisent la riposte, émaillée de violence, ils sont tout simplement envoyés en prison. Raison pour laquelle ils disent en vouloir amèrement aux autorités sénégalaises qui les ont abandonnés à leur triste sort, ont-ils dénoncé avec véhémence.
A rappeler que cette bande frontalière avec la Guinée-Bissau a longtemps été le théâtre de violents affrontements entre propriétaires et voleurs de bétails. Le phénomène a fini d’installer l’insécurité et la pauvreté chez nombre de citoyens qui font de l’élevage leurs activités de rente.
Et malgré les multiples activités de sensibilisation de terrain, comme celles en cours menées par WANEP/Sénégal et Guinée, le mal reste actuel et profond. Des efforts sont en cours pour obtenir une liberté provisoire aux deux prévenus, en vue de décrisper quelque peu la situation sur le terrain
Sud Quotidien