Lancement de la semaine nationale de l’état civil : Matam, au cœur de la SENEC

Le Ministre des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoires, Mamadou Talla, a procédé hier vendredi, à Matam, au lancement de la Semaine nationale de l’État civil (SENEC). Dans son discours, qui a fait suite à l’intervention du Directeur général de l’Agence nationale de l’Etat civil, Aliou Ousmane Sall, le Ministre Mamadou Talla a entretenu le public de l’importance de la SENEC qui est adossée à la Journée africaine de l’état civil célébrée le 10 août de chaque année et instituée par l’Union africaine. En rappelant qu’elle est dédiée à la sensibilisation du public sur l’importance de rendre visible chaque Africain, partout où il vit, à travers un système d’état-civil et de statistiques vitales. « Compte tenu de l’importance de l’état-civil et des statistiques vitales, la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine tenue en juillet 2016, a déclaré la période 2017-2026 Décennie du Repositionnement de l’état civil et des statistiques vitales en Afrique au niveau continental, régional et national », déclare-t-il.Avant de souligner que « le Président de la République, Son Excellence M. Macky Sall nous a instruit, à l’occasion de la Journée nationale de la Décentralisation, d’organiser à partir de cette année, la Semaine nationale de l’état civil dans l’optique de renforcer la sensibilisation du grand public sur l’importance de l’état civil ». Durant cette semaine, plusieurs activités se déroulent sur notre territoire, il s’agit : des rencontres populaires de sensibilisation, des sessions de formation des acteurs communautaires et des journalistes, des formations des agents, des campagnes médiatiques et digitales…Entre autres dispositions, pour éradiquer les entraves de l’état civil confronté à un manque d’information et parfois de la désinformation pour certaines populations. En effet, les études menées montrent une méconnaissance de l’intérêt de déclarer un fait de l’état civil, des conditions mais surtout des procédures de déclaration d’un événement vital à l’état civil. A cela s’ajoute un problème d’accès au service pour les usagers.L’acte de naissance, première reconnaissance juridique de l’existence d’un enfant.S’adressant aux populations, le Ministre a annoncé que l’acte de naissance était une première reconnaissance juridique de l’existence d’un enfant. Du fait « qu’il est indispensable à la concrétisation d’un certain nombre de droits et à la satisfaction de besoins essentiels, comme l’accès à l’éducation ou à la santé, à des emplois formels, à la citoyenneté active qui permet de pouvoir exercer son droit de vote, à l’accès à des fonctions électives ». Avant de relever l’importance de l’enregistrement des décès et des mariages, il a informé que « lorsque les décès ne sont pas comptabilisés, les causes ne sont pas enregistrées, on ne peut correctement pas élaborer des politiques efficaces de santé publique, ni de mesurer leur impact ». Tout comme poursuit–il, « la déclaration d’un mariage permet également aux couples et à leurs progénitures de bénéficier d’un certain nombre de droits ».L’accélération du processus de modernisation de l’état civil.Au regard de l’importance de l’état civil, qui s’invite comme une priorité nationale, sur l’instruction du Chef de l’Etat, Mamadou Talla a annoncé que « des actions concrètes sont en train d’être posées par mon département à travers l’Agence nationale d’Etat civil avec l’appui des partenaires pour sécuriser et fiabiliser l’état civil du Sénégal parce que l’état civil est un domaine extrêmement important pour un État qui se veut respectable».Ce qui s’est déjà traduit par : la création de la Direction de l’état civil, le processus de digitalisation intégrale de l’état civil, la construction, la réhabilitation et l’équipement d’infrastructures et récemment, l’évolution de la Direction de l’Etat civil en Agence nationale de l’État Civil (ANEC).Parmi ces initiatives, le Ministre des collectivités territoriales a cité le Programme Nekkal. Rappelant que ce programme a pour objectif de contribuer au respect des droits des personnes liées à la reconnaissance de leur identité par la mise en place d’un Registre national de l’état civil (RNEC).Dans le cadre de la modernisation de l’état civil, le Ministre a annoncé que 52 centres d’État civil sont en cours de construction ou réhabilitation avec leurs équipements. Tout comme 05 salles d’archivage de Tribunaux de Grande Instance et 37 centres d’Etat civil en systèmes photovoltaïques en zone rurale. Côté logistique, ce sont 65 motos qui ont été distribuées pour faciliter la remontée des cahiers de village et de quartier au moment où un vaste programme de renforcement de capacité a déjà permis la formation de 4060 acteurs d’Etat civil (officiers. Agents, préposés aux archives, auxiliaires d’état civil).La Digitalisation des systèmes d’enregistrement des faits d’état civilRevenant sur le thème choisi pour la Journée africaine de l’état civil de cette année 2023, le Ministre a dit que ce dernier qui offre « l’opportunité d’accroître la couverture nationale et d’améliorer la qualité et l’actualité des données », est en droite ligne de cette option prise par l’Etat du Sénégal de rendre accessible l’état civil par l’intégration des nouvelles technologies. Pour noter que « parallèlement à la numérisation, les opérations d’indexation sont en cours. Elles seront suivies par la mise en place d’un Registre national de l’état civil avec une application de gestion des faits d’état civil, qui va centraliser l’ensemble des données sécurisées de toutes les Collectivités territoriales et des postes consulaires ».Ce qui fait qu’à ce jour, de l’avis de l’autorité, plus de 8 millions d’actes ont été numérisés par les équipes de l’ANEC qui poursuivent les opérations à travers le territoire national et 2 millions d’actes sont déjà indexés.Une application de gestion des faits d’état civil est en train d’être expérimentée dans 15 communes dont Touba, Saint Louis, Malicounda, Grand Yoff, Pikine ouest, Diourbel, Dakar Plateau, Yeumbeul nord…En plus de l’application, l’ANEC a lancé, il y a quelques jours, le processus de mise en place d’une plateforme d’offre de services des usagers. Cette plateforme permettra aux citoyens de pouvoir demander un acte d’état civil sans avoir à se déplacer.Une bouffée d’oxygène pour la région de Matam qui a été choisie pour abriter la cérémonie officielle de la Semaine nationale de l’état civil car elle fait partie des régions à faible taux d’enregistrement à l’état civil. D’où l’invite du Ministre à l’endroit des populations à travailler ensemble à renverser cette tendance pour dépasser le taux de 74%. « J’appelle à l’implication de toutes les familles d’acteurs ici présents : les services de l’état, les élus, les acteurs communautaires, les acteurs de la santé, de l’éducation. Je voudrais qu’en 2024 que ce taux puisse connaitre une nette progression », a –t-il souhaité.Avant de saluer l’appui des partenaires comme l’UNICEF, le PRAPS, le PIPADHS à côté de ce vaste programme assuré par Enabel et Civipol pour les remercier de l’accompagnement permanent apporté à l’Agence nationale de l’Etat civil pour la réussite de l’ activité.

PAPE MOCTAR NDIAYE

SUDQUOTIDIEN

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