États-Unis: le premier amendement, la ligne de défense de Donald Trump
Aux États-Unis, le message de Donald Trump sur son réseau Truth Social vendredi est au cœur des débats : « Si vous me cherchez, je vous traquerai. » Le procureur spécial Jack Smith a fait une demande d’ordonnance conservatoire pour empêcher l’ancien président d’utiliser les éléments du dossier en public et de menacer des individus. Ses défenseurs parlent d’une attaque contre la liberté d’expression.
Avec Thomas Harms correspondant RFI aux États-Unis,
John Lauro, l’un des deux avocats de Donald Trump, a fait le tour de cinq émissions politiques dominicales – ABC, NBC, CNN, CBS, FOX – pour expliquer la stratégie de défense de l’ancien président américain : la liberté d’expression.
Donald Trump n’aurait rien ordonné, juste suggéré à ses interlocuteurs des manières de procéder. D’autant qu’en étant convaincu d’avoir gagné l’élection de 2020, tout serait alors couvert par le premier amendement.
« Quand il a protesté vis-à-vis des résultats de l’élection de 2020, c’était de la pure liberté d’expression, défend Me Lauro. Le président Donald Trump n’a pas ordonné à son vice-président Mike Pence de faire quoi que ce soit. Il lui a demandé de mettre le vote en pause, de façon « inspirationnelle ». Demander est protégé par le premier amendement. »
Dans plusieurs émissions politiques également, l’ancien vice-président Mike Pence bat en brèche la défense de son ancien patron. Selon lui, il n’a pas été question de pause, mais bien d’une modification du résultat de l’élection.
« Ses avocats ont suggéré que l’on renvoie les votes aux États, dit-il. Mais franchement, si ma mémoire est bonne, la veille du 6 janvier, ses avocats sont revenus vers moi et m’ont dit de rejeter des votes, ils me demandaient d’inverser l’élection. »
Mike Pence, actuellement crédité de 5% des votes à la primaire républicaine, n’a pour l’instant aucune intention de témoigner à charge. En revanche, l’ancien ministre de la Justice Bill Barr, accusé par Trump d’être un lâche, s’est dit prêt à témoigner.
De son côté, Donald Trump caracole actuellement en tête de la primaire avec 53% d’intentions de vote. Sur son réseau Truth Social, l’ancien président a poursuivi sa quête en victimisation en attaquant la juge chargée de son dossier. Il réclame qu’elle se récuse.