Achat de voitures de fonction : Macky met le frein
Après avoir restreint toutes les lignes de téléphone mobile et les dépenses relatives au logement à la charge de l’Etat, Macky Sall veut procéder à une réduction drastique des coûts liés aux véhicules de fonction. Pour cela, la présidence de la République a initié un programme de location longue durée de véhicules.
Par Dialigué FAYE – Macky Sall poursuit sa politique de rationalisation des dépenses publiques. Après avoir restreint toutes les lignes de téléphone mobile et les dépenses relatives au logement à la charge de l’Etat, Macky Sall veut procéder à une réduction drastique des coûts liés aux véhicules de fonction. Cela, conformément au décret 2021-03 du 6 janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs. La présidence de la République a ainsi, selon un communiqué, «initié un programme de location longue durée de véhicules». Le document mentionne que «ces véhicules, rattachés au Parc spécial de la présidence de la République, seront affectés aux membres du gouvernement et à certains responsables du Cabinet présidentiel affectataires de véhicules de fonction.
Le loyer indiqué inclut le coût de la location, les charges d’entretien et de maintenance et les frais d’assurance tous risques sans franchise desdits véhicules».
Beaucoup de dysfonctionnements ont été notés dans la gestion des parcs automobiles des structures publiques, parapubliques et sociétés nationales (inefficience des procédures et méthodes d’entretien et de maintenance, non maîtrise du fichier de l’achat et de la localisation des véhicules, entre autres).
Par conséquent, ce programme «innovant» permettra de «réduire les charges budgétaires de l’Etat et de rationnaliser la question des véhicules administratifs comme c’est déjà le cas pour le téléphone et le logement qui ont permis à l’Etat d’économiser des milliards».
Plus de 246 milliards décaissés de 2012 à 2020
Motivant cette nouvelle règlementation, Macky Sall avait indiqué, l’année dernière en Conseil des ministres, que «de 2012 à 2020, l’Etat, sans les structures parapubliques, les collectivités territoriales et les sociétés nationales, a dépensé 246 milliards 851 millions 794 mille 189 francs Cfa pour l’acquisition, l’entretien, la réparation de véhicules et l’achat de carburant, soit une moyenne annuelle de 27,4 milliards de francs Cfa».
Pour rappel, l’Etat avait engagé «une réforme en profondeur des modalités d’acquisition, d’utilisation et de gestion des véhicules administratifs, avec comme objectifs principaux de réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation, la réparation et l’entretien des véhicules administratifs, tout en faisant participer le secteur privé à la prise en charge des besoins de déplacement des structures de l’Administration en vue de rationaliser et d’optimiser son parc automobile.
Cette réforme a abouti à l’application d’une nouvelle réglementation, à travers notamment le décret 2021-03 du 6 janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs».
Les innovations de la nouvelle réglementation porte sur, entre autres, «la limitation de la liste des ayants droit aux véhicules de fonction, la suppression de la catégorie des véhicules de service de l’Etat, la suppression des véhicules pour nécessité de service et leur remplacement par une indemnité forfaitaire globale, nette d’impôts, attribuée à une liste très réduite d’ayants droit et le désengagement de l’Etat de l’entretien, de la réparation des véhicules et de la mise à disposition de chauffeurs pour la conduite des véhicules détenus par cette catégorie de personnels». A cela, s’ajoutent «l’allègement des différents parcs de l’Etat par des procédures spécifiques de réforme et de cession des véhicules, l’identification et la récupération de tous les véhicules de l’Etat détenus en surplus par des agents de l’Etat (un véhicule retenu par agent), la restitution des véhicules des Parcs automobiles de la présidence de la République détenus par des personnes sans lien avec l’institution, la transmission de la liste des véhicules enregistrés au niveau des Parcs de la présidence de la République et non localisés à la Gendarmerie nationale en vue de procéder à l’identification de leurs détenteurs et à leur récupération, le cas échéant».
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