Présidentielle / Anta Babacar Ngom, Serigne Mboup…: L’heure a-t-elle sonné pour les figures du secteur privé ?

A quelque six mois de l’élection présidentielle, les déclarations de candidatures se multiplient. Pour les joutes de février prochain, pas moins de 40 Sénégalais ont décidé de se lancer dans la course, parmi lesquels, des acteurs du secteur privé. Toujours classés loin du podium, ces derniers pourront-ils vraiment créer la surprise en 2024 ?

Pour la présidentielle de 2024 à laquelle le chef de l’Etat sortant ne sera pas candidat, les politiques classiques ne seront pas les seuls sur la ligne de départ. D’autres acteurs issus du privé sont également en lice pour espérer présider aux destinées du pays à partir du 2 avril prochain, date officielle de la prestation de serment du nouveau président. Parmi ceux-ci, il y a notamment Anta Babacar Ngom,  Mamoudou Ibra Kane, Serigne Mboup.

En effet, dans une déclaration adressée à ses compatriotes sénégalais, l’entrepreneure et fille de Babacar Ngom, -propriétaire du groupe Sedima-, a exprimé sa vision pour un Sénégal uni et prospère. Elle a reconnu les défis auxquels le pays est confronté, notamment la division sociale, la pauvreté, et l’incertitude économique, mais elle a également exprimé sa conviction que le changement est possible.

Et d’après Anta Babacar Ngom, l’élection présidentielle de 2024 sera une étape décisive pour l’avenir du Sénégal, en raison notamment des nouvelles découvertes pétrolières et gazières qui impacteront fortement le modèle économique du pays pour les cinquante prochaines années. Elle a donc appelé à une réécriture de l’histoire du pays pour l’adapter aux réalités sociales, culturelles, économiques et religieuses actuelles.

De son côté, l’homme d’affaires et maire de Kaolack, qui « réfléchissait sérieusement » sur sa probable candidature, a prévu de faire une déclaration dans un avenir proche. « And Nawlé est toujours là. Nous y réfléchissons, nous étudions cela et nous allons présenter quelque chose de concret. Nous souhaitons un encadrement et nous ne doutons pas de notre participation. Notre objectif principal est de créer des emplois. Nous avons créé plus de 20 000 emplois en collaboration avec des entreprises sénégalaises. Nos efforts sont salués par des intellectuels, comme l’ancien président Abdoulaye Wade. Nous nous concentrons à la fois sur la macroéconomie et l’économie populaire », a répondu M. Mboup sur les ondes de la radio Alfayda Fm de Kaolack. Ce qui serait une première présidentielle pour l’ancien pensionnaire du Daara de Koki.

Mais bien avant eux, d’autres hommes et femmes d’affaires tels que Youssou Ndour, Diouma Dieng Diakhaté, Bougane Guèye Dani entre autres, qui ont tenté le coup sans réel succès. Une « réalité » que le politologue Babacar Ndiaye explique par une distance entre ces derniers et la réalité politique.

Les principaux obstacles

« L’élection présidentielle est ouverte à tout le monde pourvu qu’on respecte les critères définis par la Constitution. Après cela, il y a des réalités : on peut avoir un parcours élogieux dans le secteur privé, réussir beaucoup de chose, mais cela ne fait pas de vous quelqu’un qui va gagner les élections présidentielles », a souligné le directeur de la recherche du think tank ‘’Wathi’’. Pour M. Ndiaye, il faut avoir un appareil politique, une bonne organisation, une équipe et des gens qui vont se déployer sur le terrain pour porter vos messages. « Mais en général, ce qu’on observe, c’est que c’est très difficile pour ces acteurs du secteur privé parce que n’ayant pas vraiment d’appareil politique », a-t-il ajouté, admettant, cependant, qu’une élection à l’autre, les choses changent. « Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui s’appuient sur les réseaux sociaux pour délivrer leurs messages », explique notre interlocuteur.

L’analyste politique pense également que le parrainage peut être « un obstacle » pour ces candidats du secteur privé si l’on sait que contrairement aux candidats issus des partis politiques, qui peuvent être soutenus par un certain nombre d’élus (13 députés par exemple), ils sont obligés de franchir l’étape du parrainage citoyen.  

Mieux, Babacar Ndiaye rappelle qu’« une élection présidentielle demande du temps, de la réflexion, une bonne visibilité sur l’ensemble du territoire national ». Ce qui, selon lui, requiert « une préparation ». A ce titre, il trouve « très difficile » de faire ce travail à quelques mois des échéances. « La campagne permet juste de repasser et de rencontrer à nouveau les populations pour espérer gagner les élections », insiste-t-il.

Le directeur de la recherche du think tank ‘’Wathi’’ soutient par ailleurs que conscients de cette réalité, Pape Djibril Fall et Ahmed Aidara, tous les deux acteurs des médias, ont intégré des coalitions pour s’en sortir lors des dernières échéances électorales.

Source – seneweb

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