Réduction du risque du crédit : Les acteurs cautionnent l’accompagnement

C’est un constat : l’accompagnement des banques ou institutions financières aux Pme laisse à désirer. Moins de 10% de leurs portefeuilles y sont consacrés. Comment avoir un si faible niveau de collaboration entre deux entités que tout attire ? C’est à cette question que le ministre en charge des Pme, Abdou Karim Fofana, Idrissa Diabira, Directeur général de l’Adepme, Kardiata Diouf de la Bceao et le Directeur général d’Ecobank, Sahid Yallou, ont essayé d’apporter un début de réponse.

Si le ministre en charge des Pme a préféré écouter la solution émanant des acteurs, il n’a pas oublié de rappeler les efforts consentis par le gouvernement pour assurer les bases d’une relation de confiance. Des structures d’appui aux renforcements de capacités, en passant par les réseautages, Abdou Karim Fofana a rappelé l’importance que le gouvernement accorde aux Pme. Kardiata Diouf, cheffe du service des établissements de crédit à la Bceao, a identifié les défis qu’il faut relever pour atteindre 25 à 30% du portefeuille bancaire. «Formaliser les Pme est une étape nécessaire. Il faut aussi une diversification sectorielle pour éviter une concentration. Il ne s’agit pas de créer une entreprise pour créer une entreprise. Il faut aller vers des secteurs prioritaires. C’est après qu’on va solliciter l’accompagnement des banques dans un premier temps. Et ensuite, une Pme a besoin de monitoring avec les structures d’appui et d’encadrement. Le coaching par une grande entreprise doit rassurer les institutions financières, tout comme la transparence des informations financières des Pme», a-t-elle proposé hier, lors du panel sur les défis de transformation digitale, de l’intégration des systèmes d’information pour l’accès au financement des Pme. Qui a eu lieu après la cérémonie d’ouverture de la 3ème édition du Forum de la Pme sénégalaise.

Des propositions que Sahid Yallou, Dg d’Ecobank au Sénégal, semble déjà adopter. En effet, Ecobank avait fait le pari de se concentrer sur le financement des Pme par le passé. Mais ce choix n’était pas rentable. Le fort taux de créances a fait reculer la banque panafricaine, avant de revenir en étant accompagnée par l’Adpeme. «L’économie va enregistrer une croissance forte avec l’exploitation du pétrole et du gaz. L’Etat ambitionne d’investir beaucoup d’argent. La loi sur le contenu local est faite pour les Pme. Si elles veulent capter un dividende sur cette croissance, elles devront être accompagnées. Cet accompagnement n’est pas que d’ordre financier. C’est pourquoi nous collaborons avec l’Adepme. Les Pme ont besoin de soutien à la normalisation. Cela passe par une transparence de l’information financière. Notre approche est de nouer un partenariat avec l’Adepme qui prépare déjà les Pme en les capacitant…», a affirmé Sahid Yallou. Qui croit que l’atteinte de 25 à 30% du portefeuille bancaire n’est qu’une question de temps.
Par Malick GAYE – [email protected]

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