En Côte d’Ivoire, Cheick Cissé popularise son art

« C’est la consécration d’un rêve » et « le seul titre qui manquait dans mon palmarès », déclare à l’AFP l’Ivoirien Cheick Cissé. Le champion du monde de taekwondo a été sacré le 4 juin à Bakou, en Azerbaïdjan, et symbole du succès de cet art martial sud-coréen en Côte d’Ivoire.

« C’est la consécration d’un rêve » et « le seul titre qui manquait dans mon palmarès », déclare à l’AFP l’Ivoirien Cheick Cissé, champion du monde de taekwondo sacré le 4 juin à Bakou, en Azerbaïdjan, et symbole du succès de cet art martial sud-coréen en Côte d’Ivoire.

En plus de ce titre, trois des quatre médailles olympiques remportées par la Côte d’Ivoire l’ont été en taekwondo. En 2016, à Rio, Cheick Cissé remporte l’or et sa compatriote Ruth Gbagbi le bronze: elle réitère sa victoire en 2020 à Tokyo.  

L’exploit commence par un fait ordinaire. Le père du champion, Abdelkader Cissé, lui fait découvrir les arts martiaux, en commençant par le karaté : « Je voulais qu’il gère mieux son stress », raconte-t-il.

Formé « comme tous les champions » au centre d’entraînement de Koumassi, quartier d’Abidjan, Cheick Cissé « est arrivé à 10 ou 11 ans à peine », se souvient son premier entraîneur de taekwondo, Christian Kragbé.

« Je savais que c’était quelque chose qui était fait pour moi », affirme le champion du monde, mais « je n’ai jamais pensé que ça allait être professionnel ».

Né à Bouaké (centre) dans une famille modeste, il « s’entraîne dans des conditions très difficiles, parfois sur le sol nu », se rappelle M. Kragbé. « Ici, on a les hommes, mais en terme d’équipement, de matériel, on n’est pas logés à la même enseigne » que les pays occidentaux, ajoute-t-il.

« Rien ne m’a été donné » 

« Rien ne m’a été donné », affirme Cheick Cissé, lorsqu’il se remémore son « parcours du combattant ». « On a essayé de forcer le destin par les entraînements, par la volonté », ajoute le champion de 29 ans.

Il se démarque alors des autres athlètes: « Quand on a vécu ce genre de situation, ça ajoute quelque chose au mental » qui devient « costaud ». « On ne baisse pas facilement les bras », assure-t-il.

Son ancien entraîneur n’hésite pas à dire qu’il est « le prototype d’athlète » que tout coach voudrait avoir : « Il aime l’entraînement », a « une bonne base technique », et « ne triche pas. Tout ce qu’il fait, il le fait pleinement ».

Si Christian Kragbé l’amène jusqu’au titre de champion olympique, il le voit partir dans la foulée se parfaire à l’étranger, grâce à une bourse accordée par le  président Alassane Ouattara: une longueur d’avance sur « ceux qui restent ici », selon le formateur.

Depuis l’introduction du taekwondo en Côte d’Ivoire par le maître sud-coréen Kim Young Tae en 1968, le nombre d’adeptes ne cesse de croître.

« Parmi les premiers élèves qu’il a eus, il y avait des autorités ivoiriennes, dont le général Gaston Ouassénan Koné », ancien ministre dans plusieurs gouvernements, explique M. Kragbé.

 « Exemple à suivre » 

Cette engouement des élites a donné de la visibilité à la discipline, qui compte aujourd’hui 254 clubs et 40.000 élèves âgés de 4 à 80 ans, repartis dans tout le pays, selon Christian Kragbé. « Nous sommes la deuxième fédération après le football en terme de licenciés », affirme-t-il. 

« Les clubs se remplissent parce qu’une médaille olympique, c’est un exemple à suivre », poursuit-il.

De passage à Abidjan en juin, Cheick Cissé, qui vit à Palma de Majorque (Espagne), comme plusieurs champions de taekwondo, enchaîne les cérémonies officielles et comprend que son pays compte sur lui.

« Le président Alassane Ouattara m’a chargé de parler à la jeunesse », déclare-t-il, après une entrevue avec le vice-président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné. Sa vision de la réussite sportive est collective : « Il me fallait aller chercher cette médaille afin d’inspirer mes jeunes ».

« C’est quelqu’un qui a le cœur sur la main, il partage beaucoup », souligne Christian Kragbé, qui précise que le champion a fait un don de 32 millions de CFA (48.900 euros) à la Fédération.

La prochaine étape ? « C’est d’abord de se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris 2024 » dit Cheick Cissé, ajoutant: « Pourquoi pas, d’aller chercher la plus belle des médailles pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique ».

SOURCE TV5

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