Israël: l’opposition suspend sa participation aux négociations sur la réforme judiciaire

La réforme, très controversée, embrase l’État hébreu ces derniers mois. Le projet, voulu par le gouvernement de Benyamin Netanyahu est toujours très contesté. Rebondissement hier : l’opposition israélienne a annoncé ne plus vouloir travailler avec le gouvernement sur ce sujet.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul – RFI

Rebondissement hier, mercredi 14 juin : l’opposition israélienne a annoncé ne plus vouloir travailler avec le gouvernement sur le sujet. Ces discussions étaient censées permettre trouver un terrain d’entente sur la réforme de l’appareil judiciaire, voulue par le gouvernement. Cette décision est une défaite parlementaire sans précédent pour le Likoud, le parti du Premier ministre israélien, estiment des responsables du parti, cités ce matin par les médias israéliens.

Cette décision intervient après l’échec du Parlement à élire ses représentants au sein de la commission de nomination. En l’état actuel de la législation, la commission de nomination des juges compte parmi ses neuf membres deux députés. Il est de coutume que l’un soit issu de la majorité, l’autre de l’opposition. En fin de compte, seule la représentante de l’opposition, Karine Elharrar, a été nommée avec le soutien de la majorité. En revanche, cette dernière n’est pas parvenue à s’entendre sur le nom de son candidat, à la suite de divergences en son sein. Le premier ministre israélien n’est pas parvenu à forcer le candidat de la majorité, Tally Gotliv, à retirer sa candidature. 

Benyamin Netanyahu n’a donc pas réussi à faire reporter le vote sur la commission de nomination des juges. La gauche affirme pourtant que ce report du vote était pourtant une promesse dans le cadre des négociations de conciliation sur la réforme judiciaire.

Méfiance de l’opposition

Face à cette situation, le résultat a été immédiat : l’opposition a annoncé qu’elle se retirait des efforts de médiations menés par le président israélien. Elle ne participera pas aux discussions tant qu’un deuxième député ne sera pas nommé à la commission de sélection des juges, qui doit se réunir prochainement. Un nouveau vote doit avoir lieu sous trente jours.

Pour Yair Lapid, le chef de l’opposition, dans le passé, Benyamin Netanyahu était un imposteur, mais il était fort. Il est désormais faible, mais reste toujours un imposteur, a proclamé le député à la Knesset.

Le quotidien Israël Hayom proche du parti au pouvoir, assure que le premier ministre a perdu tout contrôle. Pour Haaretz le journal de gauche, c’est une victoire de Pyrrhus pour l’opposition. Les extrémistes de la coalition gouvernementale exigent de faire adopter, sans plus attendre, la réforme judiciaire. Dès hier soir, des milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue pour manifester contre le projet de la réforme judiciaire, et, en faveur de la démocratie 

(Et avec AFP)

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