Immigration en France: le drame d’Annecy survient en pleine surenchère sécuritaire

Alors que l’Assemblée nationale vivait jeudi une nouvelle passe d’armes sur la réforme des retraites, l’attaque au couteau menée à Annecy a bouleversé les député mais, passé l’effroi, la politique est revenue au galop. Le dossier de l’immigration reste au cœur de l’actualité.

La minute de silence demandée par la présidente de l’Assemblée à peine écoulée, Éric Ciotti s’approche des micros. Le patron des Républicains a un message à faire passer. « Il semble que l’auteur ait le même profil que l’on retrouve souvent dans ces attaques, il faudra en tirer toutes les conséquences, sans naïveté, avec force, et en lucidité. »

Dans son viseur, la loi immigration que le gouvernement est en train de peaufiner. Un texte que la droite, mais aussi l’extrême droite, estimaient déjà laxiste. « Ça va reposer la question de la volonté de changer cette politique migratoire dérégulée qui fait qu’arrive sur notre sol des gens qui n’ont rien à y faire. Donc il faut évidemment reprendre en main cette politique migratoire », proclame Laure Lavalette, députée Rassemblement National.

Une instrumentalisation du drame, juge le camp présidentiel. « On a le sentiment que toutes celles et ceux qui viennent avec ces propositions dans le débat se servent de ce qui s’est passé pour venir enfoncer un coin dans des politiques qu’ils dénoncent depuis des années, tacle Pieyre-Alexandre Anglade, député Renaissance au micro d’Aurélien Devernoix du serivce politique. Toutes celles et ceux qui viennent surfer sur tout ça sont indignes de leur mandat. » À gauche, les mots sont encore plus durs, à l’image de l’écologiste Sandrine Rousseau qui dénonce : « On ne fait pas un programme politique sur un drame de cette ampleur, c’est au-delà de l’indécence. »

Édouard Philippe et LR, la surenchère 

Car le dossier de l’immigration est toujours dans l’actualité. En témoigne l’entretien d’Edouard Phillipe, ex-Premier ministre qui se positionne clairement à droite pour la prochaine présidentielle dans L’Express (et qui revient sur l’accord migratoire de 1968 avec l’Algérie qui crée un statut particulier pour les ressortissants algériens) ou le projet de loi de Gerald Darmanin qui devrait bientôt arriver en discussion à l’Assemblée et enfin le texte présenté par Les Républicains, qui détiennent les clés du Sénat et avec lesquels le gouvernement tente depuis plusieurs mois de trouver un compromis sur ses dossiers : ils ont déposé la semaine dernière une deuxième proposition de loi sur l’immigration, à la ligne très dure, après une première qui proposait de modifier la Constitution pour contourner les traités internationaux. Dans leur dernière proposition de loi, Les Républicains affirment vouloir « en finir avec l’immigration de masse » en « agissant sur tous les leviers possibles ».

SOURCE RFI

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